Le taux de suivi dans le secondaire est jugé moyen, tandis que l'adhésion dans le moyen et primaires est considérée faible. A un mois et demi des épreuves du Bac et du BEF, le secteur de l'éducation nationale est secoué, encore une fois, par un mouvement de grève. En effet, pour la troisième fois, depuis le début de l'année scolaire, l'intersyndicale de l'éducation composée de quatre syndicats, à savoir le CLA, Cnapest, Satef et Sete de Béjaïa, a déclenché un autre mouvement de grève hier, lequel mouvement a été suivi dans le désordre, notamment dans le moyen et le primaire, et ce, au niveau national. Cet état de fait nous l'avons constaté, lors de notre tournée dans la capitale. De Kouba, à Alger-Centre, en passant par Champ de manoeuvres pour arriver à Mohammadia, le mot d'ordre de grève s'est propagé dans les établissements secondaire comme une traînée de poudre. Hier, aux environs de 11 heures, les classes des lycées, de La Croix à Alger, El Iddrissi au Champ de manoeuvres et Abane Ramdane à Mohammadia, étaient complètement désertées. Contrairement aux lycées, le mot d'ordre n'a pas été bien suivi par les enseignants du moyen. Dans les CEM d'Alger, à l'image de celui d'Aïssat Idir et de Pasteur, à Alger, on a assuré les cours le plus normalement du monde. Quant aux écoles primaires, le taux de suivi a été faible. Le même constat a été fait dans les autres wilayas du pays. Pis, dans quelques wilayas, selon les bureaux de L'Expression, il se trouve même des lycées qui ne se sont pas joints à la grève. A Tizi Ouzou, wilaya qui a toujours répondu présent, les enseignants de quelques établissements du secondaire ont fait l'impasse cette fois-ci, sur la grève. Selon les responsables de la direction de l'éducation locale, le taux de suivi n'aurait pas dépassé les 15%, dans quelques établissements. Dans la ville du Vieux Rocher, Constantine, le suivi a été dans les 30%. Les importants lycées de la capitale de l'Est, tels que les lycées Jugurtha et Ahmed Bey, ont manqué au rendez-vous. Les enseignants de la wilaya de Bouira étaient divisés hier. Dans cette wilaya, l'appel a connu un suivi différent d'une région à une autre. A l'ouest du pays, plus exactement à Oran, l'adhésion à la grève était partielle. Cet état de fait est qualifié de logique, du fait que cette région est dominée par le syndicat Unpef, qui y est bien implanté. A la wilaya de Béjaïa, le fief du syndicat Sete- Bejaia, c'était la paralysie totale. Comme il fallait s'y attendre, les syndicalistes estiment que «la grève a été largement suivie. Le taux a dépassé les 80%», a déclaré M.Lemdani, chargé de l'information au Cnapest. A en croire les syndicalistes, «la mobilisation sera encore plus grande demain (aujourd'hui Ndlr), lors du rassemblement prévu devant le siège du ministère de l'Education», a déclaré M.Mohamed Boukhetta, du côté du CLA (conseil des lycées d'Alger). La tutelle, a quant à elle, observé le silence. Contactés par nos soins, les responsables du ministère n'ont avancé aucune information, ni réaction. La Fédération nationale des parents d'élèves a réitéré, pour ce qui la concerne, son appel au président de la République, afin qu'il intervienne pour mettre fin à cette situation. «Je pense que maintenant le problème dépasse le ministère et le gouvernement, c'est au président de la République d'intervenir», a déclaré Hadj Dellalou, président de ladite fédération. Et d'ajouter: «Je lance un appel aux enseignants pour qu'ils prennent en considération le fait que les examens du BEF et du Bac approchent.» De l'avis des observateurs, la grève dans sa première journée d'hier a enregistré un léger recul dans la mobilisation, comparativement aux précédents mouvements, notamment en ce qui concerne le moyen et le primaire. En expliquant cette situation, ils avancent que les menaces de la tutelle et le refus de l'Unpef de cautionner la grève, ont un impact négatif sur la mobilisation des enseignants.