La scène du Théâtre national algérien Mahieddine Bachtarzi a vibré jeudi dernier en accueillant la 14ème édition du Festival national du théâtre professionnel (Fntp), devant un public réduit en raison des conditions sanitaires liées à la pandémie de Coronavirus. Le coup d'envoi de ce festival a été donné par le directeur général du TNA, Mohamed Yahiaoui, mais aussi par la ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, en annonçant la «consécration» de la date du 8 janvier, considérée dorénavant comme «Journée nationale du Théâtre», estimant que «c'est une date hautement symbolique» car elle marque la «nationalisation du Théâtre national algérien en 1963». Ont été récompensés les lauréats des concours du «meilleur conteur» et de la «meilleure scène théâtrale», avant de rendre hommage comme il est de tradition aux comédiens, notamment le regretté Mahmoud Bouhmoum, connu pour avoir interprété le personnage de «Shrek» dans la série «Djemai Family», Lydia Laârini, Hamid Achouri mais aussi le technicien des lumières du TNA, Mokhtar Mouffok. La vie et ses aléas en chorégraphie Cette cérémonie d'ouverture du 14eme Fntp a été marquée en outre par la présentation du superbe spectacle de danse contemporaine intitulé «El koursi.» (La chaise), cette dernière constituait tout au long du spectacle un élément important, au-delà du décor, mais beaucoup plus un «témoin» des affres de la vie. Un spectacle d'une trentaine de minutes, conçu et mis en scène par Riadh Beroual et brillamment mis en scène par dix danseurs et autant de ballerines, tous de costumes vêtus. Ces derniers sont déterminés à franchir le monde socio-économique. Plusieurs tableaux vont se succéder mettant la chaise comme accessoire de jeu important dans toutes ces figures de style chorégraphique proposées. Entre volonté d'ascension et de compétence ou encore synonyme de conflit et de trahison, la chaise sera partout. Elle finira dans un autobus ou dans une salle de spectacles pour servir les usagers et accueillir le public. Accompagnant la danse, la musique avant grandement sa place grâce au travail signé Mohamed Cherif Lahoubi, avec Riadh Beroual. L'on pouvait apprécier de nombreuses compositions tirées du répertoire classique universel. Pas moins de cinq chefs-d'oeuvre revisités et actualisés, dont «Brandenburg, concerto No 5», empruntés au maitre du XVII siècle, Jean-Sébastien Bach (1685-1750) et, «Le Toréador» tiré du «Carnaval de Bizet», de Georges Bizet (1838-1875), ainsi qu'une composition personnelle, ont orné le silence et embelli le mouvement dans un spectacle visuel hautement esthétique. Côté programmation, il est bon à noter que, «Chkoun yekh'daê chkoun» (qui trahit qui?), mise en scène par Ahmed El Aggoune et produite par le Théâtre régional de Skikda a repris sa place dans la liste des spectacles en compétition, après avoir été retirée de la liste. Au total, neuf pièces de théâtre se disputeront sur les planches du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), les huit distinctions qui sanctionnent, au-delà du prix du jury, les meilleurs, spectacle, texte, mise en scène, scénographie, création musicale, rôles masculin et féminin, alors qu'autant de spectacles sont prévus hors compétition. La compétition peut commencer Les différents prix seront décernés par un jury présidé par Habib Boukhelfa et composé de Bouziane Benachour, Faouzi Benbraham, Wahid Achour et Nabila Brahim. Outre le Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA), en lice avec la pièce «Ez'Zaouèche» (le moineau), «Khatini» de Mostaganem, «Es'Sefqa» (le contrat), de Tizi Ouzou, «Arlequin, valet des deux maîtres» d'Oran, «Aramil» (les veuves), de Constantine, «Nestennaw Fel Hit» (nous attendons le mur), de Bordj Bou Arréridj, «Tilisa» (les frontières) de Béjaïa, «El Djidar El Khamès» (le cinquième mur), de Sidi Bel Abbès, «Loâbet El Arch» (le jeu du trône) de Guelma, «Sekkoura» de Souk Ahras, figurent sur la liste des pièces en compétition du 14e Fntp. la compétition officielle s'est donc ouverte vendredi soir avec une représentation de la pièce «Aramel» (veuves), produite par le Théâtre régional de Constantine et mise en scène par Chahinez Negouache. Juste avant elle, un spectacle hors compétition a été présenté à la salle Hadj-Omar du Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi (TNA). Il s'agit de «Letraf», mis en scène par Ahmed Belalem sur une adaptation de sa plume du texte «Fragments» de Samuel Beckett. Ce spectale fait partie des neuf pièces en off, qui sont programmées, en outre, au Théâtre municipal d'Alger-Centre ainsi qu'à la salle Hadj-Omar du TNA. Des conférences, des masters-class, des spectacles de rue et des ventes de livres en présence de leurs auteurs, sont également au programme du 14e Fntp. Les rencontres débats se tiendront au niveau de l'espace M'hamed-Benguettaf du TNA. Apres celle de ce samedi qui a été consacrée à «La contribution des coopératives théâtrales dans le mouvement théâtral algérien», la seconde se tiendra le 16 mars à partir de 11h et portera sur «les metteurs en scène primés au Fntp». La troisième rencontre aura lieu le 18 mars, autour du «Rôle des festivals dans la promotion du théâtre». S'agissant du programme littéraire, coordonné et animé par Abderrazak Boukobba, ce dernier débutera le jeudi 18 mars 2021 à 16h30 au niveau de l'espace M'hamed-Benguettaf du TNA. Ce programme comprendra une«Rencontre autour du roman», des lectures scéniques d'extraits des textes des auteurs participants par les étudiants de l'Institut supérieur des métiers des arts du spectacle et de l'audiovisuel (Ismas), ainsi qu'une série de ventes dédicaces qui sera organisée, tous les jours à partir de 16h30, au niveau du hall du TNA. Plusieurs ateliers émailleront ce festival. On citera celui du «Théâtre radiophonique», qui se tient du 13 au 18 mars 2021, de 10 à 13h, au niveau de la Radio algérienne. Ce dernier est animé par Abdenour Chelouche. Le second portant sur la«scénographie» se tiendra du 14 au 17 mars 2021, de 10h à 13h, au niveau de l'Ecole supérieure des beaux-arts (Esba) et sera animé par Fouzi Benhimi. Enfin, un dernier atelier destiné aux enfants se tient du 13 au 18 mars 2021, de 10h à 13h, au niveau de l'école Sebti-Mouaki (APC de la Casbah). Ce dernier est animé par Abbas Mohamed Islam. En somme, un programme riche et varié destiné aux grands et aux petits.