Dans quel état sont nos cités universitaires? Après le décès, au mois de février dernier, d'une étudiante au campus de Ouled Fayet, les langues se sont déliées pour dénoncer la situation de précarité dans laquelle vivent certains étudiants. Des têtes sont tombées et le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique à décidé d'ouvrir une enquête approfondie sur le sujet. Hier, lors de la tenue de la Conférence nationale des universités, le ministre en charge du secteur a donné les premiers résultats de cette enquête. Il révèle, dans ce sens, que 20% de nos cités universitaires sont dans un état catastrophique. «40% sont dans un bon état, 40% dans un état moyen et 20% sont catastrophiques», a-t-il déclaré lors de cette conférence qui s'est tenue à la Faculté des sciences médicales, Ben Aknoun, Alger. Abdelbaki Benziane donne des détails qui font froid dans le dos! «Le chauffage ne fonctionne pas dans 74% des cités universitaires», a-t-il précisé. Ce n'est guère plus reluisant avec l'eau puisque, selon les dires du Premier responsable du secteur, dans 36% des cités universitaires, l'alimentation en eau potable est très mauvaise. «Seuls 21% des cités ont de l'eau de façon régulière», ajoute-t-il. Chose encore plus étonnante, qui concerne les restaurants universitaires. D'après le ministre, 47% sont dans un bon état! «37% sont dans un état moyen, seuls 16% sont dans un piteux état», est-il souligné sans préciser, toutefois, si les services proposés ont été pris en compte. La sécurité a également été passée en revue, notamment en ce qui concerne les systèmes anti-incendies. «79% ont les moyens nécessaires pour faire face à ce type de dangers alors qu'ils sont quasi inexistants dans 21% d'entre elles», a-t-il rétorqué. Benziane a assuré que suite à cette enquête, des mesures urgentes ont été prises lors de la Réunion nationale sur les cités U, qui a eu lieu au mois de février. «La réhabilitation des structures défaillantes a commencé. Cela afin qu'elles soient prêtes pour la rentrée prochaine», a-t-il annoncé. «Les étudiants des résidences insalubres seront transférés dans d'autres, en attendant leur restauration», a-t-il soutenu mettant l'accent sur celles de la capitale, qui semblent être les moins bien loties. Le ministre de l'Enseignement supérieur a insisté sur le fait que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait donné des instructions claires pour mettre les étudiants dans de bonnes conditions. Toutefois, il a oublié de préciser si des sanctions avaient été prises contre les responsables des structures défaillantes, car des milliards sont dépensés chaque année par l'Etat pour une prise en charge décente des étudiants. Selon les observateurs, avec les budgets alloués, les étudiants algériens devraient être aussi bien lotis que leurs homologues européens. Ce n'est donc pas un problème d'argent, mais de gestion. L'enquête doit déterminer les responsabilités...