Des étudiantes résidant à la cité universitaire dénoncent des conditions de vie inhumaines. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane a affirmé que son département prendra les mesures nécessaires afin que des incidents similaires à l'explosion qui a eu lieu samedi et qui a coûté la vie à une étudiante résidant à la cité universitaire de Ouled Fayet 2 ne se reproduisent plus. Le ministre a déploré, en marge de la visite qu'il a effectuée à l'Université des sciences et de la technologie d'Oran (USTO), l'incident de l'université d'Alger qu'il a qualifié de «tragique», tout en exprimant sa solidarité avec la famille de la défunte étudiante. Il a assuré que «des mesures seront prises dans le cas où les résultats de l'enquête révèlent un quelconque manquement», soulignant que le travail de la commission chargée du projet de la réforme des œuvres universitaires tire à sa fin et sera remis au président de la République et au Premier ministre. Dans le même sillage, M. Benziane a indiqué que son ministère avait pris une série de mesures afin d'améliorer la gouvernance des œuvres sociales, faisant observer qu'il a été opéré, dans ce cadre, des changements au niveau de quelques responsables des œuvres universitaires à travers le pays. Rappelons que les étudiantes qui résident dans cette cité universitaire avaient organisé plusieurs rassemblements pour dénoncer leurs conditions de vie. «Ce genre d'accident est susceptible de se reproduire si les conditions de vie dans la cité universitaire ne sont pas améliorées», confie une étudiante et d'ajouter : «Les résidentes sont contraintes de cuisiner dans les chambres, ce qui provoque souvent des accidents qui ont été jusqu'ici mineurs. Malheureusement, ce ne fut pas le cas pour Nacira Bekouche qui a perdu la vie.» Plusieurs étudiantes affirment que les conditions de vie dans cette cité vétuste sont inacceptables. «La cité est dépourvue d'eau courante, ce qui nous oblige à acheter de l'eau minérale pour étancher notre soif. Pour nous laver, nous devons stocker de l'eau dans les chambres. Les toilettes, les douches et les espaces communs sont insalubres. Les détritus et les mauvaises odeurs envahissent les moindres recoins de la cité, lui conférant des allures d'asile pour migrants clandestins», déplore-t-elle. «La nourriture est infecte, même les chats n'en veulent pas. Pour celles qui ont les moyens, elles achètent à manger en dehors de la cité universitaire. Mais pour celles qui ne peuvent pas se le permettre, et c'est le cas de la plupart d'entres nous, elles sont obligées de cuisiner dans les chambres. C'est la raison pour laquelle des accidents surviennent souvent», fait-elle savoir. Ces étudiantes, qui continuent de manifester leur colère à travers la tenue de rassemblements, ne décolèrent pas. «Le ministère de tutelle est appelé à opérer des changements radicaux, d'autant plus que les budgets existent. C'est au final une question de mauvaise gestion seulement», conclut-elle. Advertisements