Il faut recycler, selon lui, les banques en leur assurant une liberté de gestion. «La bureaucratie bloquent toujours les projets d'investissement». C'est avec ces propos que le vice-président de LG Algérie, M.Djemaï, a exprimé sa vision en tant qu'homme d'affaires sur la situation des investissements dans notre pays. Le problème réside, selon lui, au niveau des banques qui ne facilitent pas l'octroi des crédits aux investisseurs. «Il faut recycler les banques en leur assurant une liberté de gestion. Il faut aussi entreprendre de nouvelles mesures pour l'octroi des crédits», a déclaré notre invité. Une manière pour lui d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur l'absence d'une réelle politique bancaire. Fier des résultats obtenus par son entreprise, M.Djemaï révélera que LG-Algérie n'a fait aucun crédit bancaire mais c'est grâce à l'autofinancement qu'elle est arrivée à s'imposer sur le marché local. Il n'hésitera pas à soulever les problèmes rencontrés par certaines sociétés. Celles-ci qui ont pu bénéficier des crédits bancaires ont connu un blocage de leurs activités. Force est de constater que les problèmes de financement des investissements en Algérie est devenu un thème récurrent. Il revient donc souvent à chaque rencontre, forum ou journée d'étude. Mais, lorsqu'il est évoqué, il fait immédiatement penser au système bancaire dans notre pays et aux difficultés d'accès des promoteurs ou investisseurs aux crédits bancaires. Cette difficulté d'accès aux crédits bancaires et en particulier aux crédits d'investissement est avancée par de nombreux opérateurs, comme le vice-président de LG-Algérie, et autres institutions comme étant «une contrainte majeure» à l'investissement et à la création d'entreprises et d'avancer, par ailleurs, la preuve fournie par une enquête de la Banque mondiale selon laquelle «plus de 80% des entreprises ciblées ont été créées sur fonds propres à 100%» en comprenant par là qu'il s'agit d'un autofinancement à 100%. Cela peut être compris aussi comme étant le résultat de la mauvaise volonté des banques. D'une façon générale, appuiera le vice-président de LG-Algérie, les délais de traitement des dossiers de crédit ont toujours constitué un des griefs essentiels retenus par la clientèle à l'encontre des banques. Pour lui, là aussi, la responsabilité de cette situation est partagée. Au niveau des banques, les capacités de traitement sont souvent limitées par l'insuffisance, voire l'absence de personnels qualifiés en matière d'appréciation et d'évaluation des risques au niveau des agences particulièrement de l'intérieur (absence de «crédit-men» en nombre et en qualité suffisants). Donc, la gestion et le personnel qualifié sont remis en cause, selon M.Djemaï. Chose qui freine également le développement des investissements étrangers directs (IDE) dans notre pays. Sur ce point, notre invité, ne cachant pas son pessimisme, ne croit pas, à l'heure actuelle, à l'affluence des investisseurs étrangers. «Les conditions actuelles ne les encouragent pas à conquérir le marché algérien. Problèmes des crédits, des déplacements et d'hébergement, ils perdent beaucoup de temps. S'ajoute à cela le problème du foncier», a-t-il estimé avant de poursuivre : « C'est vrai que les choses ont évolué depuis 1999 surtout dans les domaines de l'éducation, de l'enseignement supérieur et des travaux publics, mais l'investissement privé stagne, mis a part le domaine des télécommunications». Pour lui, il faut changer les mentalités de certains responsables, à commencer par les P/APC. Le processus de privatisation n'a pas également avancé, selon lui. On en parle depuis 1990 mais les résultats sont très limités. Notre invité a argumenté ses propos par des expériences vécues par l'entreprise qu'il gère. Il évoquera le blocage du projet lancé par LG-Algérie concernant la création d'hôtels d'affaires dans plusieurs régions, entre autres Alger, Zéralda et à Annaba. «Il y a 8 mois que nous avons déposé les dossiers mais nous n'avons pas encore obtenu de réponse», a-t-il déclaré. Un projet qui encourage normalement la promotion du tourisme dans notre pays. Ce secteur, a-t-il considéré, a du mal à avancer. Il propose toutefois la défiscalisation de l'activité touristique afin d'attirer les investisseurs ainsi que l'application d'une nouvelle stratégie pour faire renaître ce secteur.