L'Algérie enregistre quotidiennement 107 accidents qui provoquent 10 morts et 159 blessés dont 10 handicapés à vie. Le nombre de décès sur les routes a connu une baisse sensible de l'ordre de 15% en 2005 comparativement à l'année 2004 au moment où le nombre de blessés a reculé de 11%. Le nombre d'accidents en 2005 était de 39 233 alors qu'il était de 43 777 en 2004. Le nombre de blessés a atteint 58 082 (64 714 en 2004) et 3711 décès (4356 en 2004). Ce sont les chiffres avancés, hier, par le directeur général du Centre national de prévention et de sécurité routière, M.El Hachemi Boutalbi, lors de la Journée parlementaire organisée sur la loi portant réglementation de la circulation routière. Ces résultats ont été jugés «satisfaisants» par le ministre des Transports, Mohamed Maghlaoui, mais restent «insuffisants» pour faire face au «terrorisme routier». «Ce sont les meilleurs résultats enregistrés pour depuis 1994. Cependant, beaucoup reste à faire pour améliorer ces résultats», reconnaît-il. «Il faut faire plus d'efforts car les études font ressortir que les accidents routiers en Algérie coûtent au Trésor public 50 milliards de dinars annuellement, soit 2% du PIB». Le ministre a annoncé la possibilité de révision de certaines dispositions du nouveau code. «Il ne faut pas tomber dans la facilité et se précipiter pour changer le nouveau code, entré en vigueur depuis mars 2005». Aussi, il dira qu'une commission a été installée pour étudier justement ces résultats afin de faire ressortir les lacunes qui entravent l'application de la nouvelle loi. Il sera question d'identifier les points faibles de ce code, qui pourraient être en rapport avec le manque de moyens de sensibilisation, de l'équipement, de la répression ou du contrôle, souligne M.Maghlaoui. Lors de son intervention, le colonel Kara Amar de la Gendarmerie nationale a carrément proposé le changement du nouveau code car, pour lui, ce dernier doit contenir plus de répression. «34 infractions sont inscrites dans cette loi alors que nous avons trouvé réellement 60 infractions qui méritent le retrait définitif du permis de conduire», lâche-t-il. Malgré donc ces résultats, l'Algérie reste classée première dans le monde arabe en matière de blessés et de décès et se dresse à la 4e place mondiale, en matière d'accidents de la route. En moyenne, elle enregistre chaque année 3000 tués, plus de 3030 blessés et 3030 handicapés. Il faut dire que les mesures appliquées ne semblent pas atteindre les objectifs escomptés du moment que le nombre d'accidents, de morts et de blessés durant le premier trimestre de 2006 a sensiblement augmenté par rapport à la même période en 2005. Plus de 8600 accidents, faisant 12.388 blessés et 831 morts, ont été enregistrés les trois premiers mois de l'année en cours. Alors que durant la même période de 2005, on dénombre 8428 accidents, 12 044 blessés et 721 morts soit une hausse respectivement de 2,81%, 2,44% et15,25%. Une autre étude fait ressortir qu'une centaine d'accidents provoque la mort de 9 personnes et en blesse 148. En se basant sur ces données, l'on constate que l'efficacité et le rendement escomptés et l'objectif assigné à ce nouveau code n'ont pas encore été atteints. Quant aux causes de ce phénomène, le facteur humain vient en tête avec 88,97% suivi des défaillances du véhicule avec 5,69%. Il faut souligner que le parc auto augmente de 170.000 voitures par an et ce, depuis 2001. Aussi, une étude élaborée par l'université de Bouzaréah pour évaluer le système de formation actuelle des ressources humaines sera achevée cette année. La Gendarmerie nationale va également renforcer les équipements dissuasifs avec l'installation de 400 radars d'ici à 2010 pour faire face à ce phénomène.