La baisse du nombre des accidents de la route reste insignifiante. Durant les sept premiers mois de l'année 2005, 12.176 accidents de la circulation ont été enregistrés occasionnant 1529 morts et 20.533 blessés. Selon les statistiques des services de la Gendarmerie nationale, le nombre de décès a connu une baisse de 15,24% comparativement à la même période de l'année 2004 au moment où les accidents de la route ont reculé de 9,10%, soit une diminution du nombre d'accidents, de décès et de blessés de respectivement 1220, 275 et 2050. Pour le mois de mars 2005, 1274 accidents de la circulation ont été enregistrés faisant 167 tués et 2052 blessés. Le bilan comparatif des accidents, dressé par les mêmes services, relève une baisse sensible de 28,59% durant ce mois par rapport au même mois de l'année 2004, où il a été dénombré 1784 accidents. Le nombre de morts occasionnés a baissé de 31,56 cas, constatent les mêmes services. Mais, cette diminution «exceptionnelle» est, en fait, expliquée par le début de l'entrée en vigueur, durant ce mois, du nouveau code de la route. La période estivale, par contre, a connu une augmentation du nombre d'accidents. Selon les statistiques de la Gendarmerie nationale, 1708 accidents ont été enregistrés au mois mai et 1999 au mois de juin dernier. Pour le mois de juillet écoulé, 2319 accidents ont été enregistrés occasionnant 308 morts et 4157 blessés, soit une augmentation sensible de 4,78% du nombre d'accidents par rapport à la même période de l'année écoulée. Pourtant, les autorités ont renforcé le dispositif sécuritaire en saison estivale à travers des mesures au titre du «Plan Azur» pour la wilaya d´Alger et les régions côtières, pour ramener à la baisse le nombre d´accidents et assurer la sécurité des citoyens, les estivants en particulier. Des mesures qui ne semblent pas atteindre les objectifs attendus du moment que le nombre d'accidents en cette période n'a pas connu une baisse considérable par rapport aux efforts déployés par les pouvoirs publics. Parmi ces principales mesures, figurent le renforcement des agents de police dans les wilayas côtières, le redéploiement des patrouilles au niveau des principaux axes menant vers les plages et le réaménagement des horaires de travail en fonction des programmes d´activités culturelles et sportives. On note également la mise en place par les services de la Gendarmerie nationale du plan «Delphine-2005» activé chaque année du 15 juin au 10 septembre au niveau des villes côtières qui connaissent une forte affluence des citoyens et une grande circulation à cette période. Le commandement de la Gendarmerie nationale a, en effet, renforcé ses effectifs sécuritaires avec plus de 45.000 gendarmes, 4200 motards, 7250 voitures de police et 9 hélicoptères. Pour ce qui est des régions où la fréquence des accidents est la plus élevée, le nord du pays est montré du doigt du moment qu'il enregistre le plus grand nombre d'accidents de la route notamment à Alger qui est classée première avec 187 accidents recensés en juillet. Concernant le retrait du permis de conduire, les mêmes services avancent un total de 25.092 permis qui ont fait l´objet de retrait depuis le mois de mars 2005. Toutefois, les cas de retrait du permis de conduire ont connu une baisse en comparaison avec le mois de mars dernier, premier mois de l´entrée en vigueur du nouveau code de la route. En effet, la même source précise qu´il a été enregistré durant le mois de mars dernier 7687, soit 4043 cas de plus, comparativement au mois de juillet. Bien que les chiffres avancés par les services de la Gendarmerie nationale démontrent une tendance à la baisse du nombre des accidents de la route et des victimes, la baisse reste insatisfaisante et insignifiante par rapport aux efforts et aux nouvelles dispositions coercitives prises par le département de M.Maghlaoui à travers la promulgation de la nouvelle loi n°04-16 du 10 novembre 2004 mise en application en mars 2005. En se basant sur ces données, on constate que l'efficacité et le rendement escomptés et l´objectif assigné à ce nouveau code ne sont pas encore atteints. Une situation qui démontre l'urgence d'une solution appropriée, visant à minimiser les dégâts et à revoir sérieusement la politique routière pour la rendre encore plus efficace et surtout restrictive si on sait que l'Algérie se dresse à la 4e place dans le monde, en matière d'accidents de la route. Il est grand temps donc d'appliquer d'une manière plus rigoureuse la législation qui prévoit des mesures dissuasives avec notamment le retrait du permis et la suspension de la capacité de conduite dans certains cas d'infraction.