Le prince Philip, soutien sans faille pendant plus de sept décennies à son épouse la reine Elizabeth II et à la couronne britannique, est mort vendredi à l'âge de 99 ans au château de Windsor. Connu pour son caractère impétueux, voire ses gaffes mais aussi pour son dévouement à la royauté malgré les crises et les tempêtes, le duc d'Edimbourg, né prince de Grèce et du Danemark, était sorti il y a trois semaines de l'hôpital. Il y avait passé un mois pour une infection puis un problème cardiaque. «C'est avec un profond chagrin que Sa Majesté la reine annonce la mort de son époux bien aimé le prince Philip, duc d'Edimbourg», selon un communiqué du palais de Buckingham. «Son Altesse royale est décédée paisiblement ce matin au château de Windsor.» «D'autres annonces seront faites le moment venu», a précisé le palais. Jusqu'aux funérailles, réduites par la pandémie de coronavirus, le Royaume-Uni observera une période de deuil national. Si l'époux de la reine peut de droit avoir des obsèques nationales, il avait exprimé sa préférence pour une plus modeste cérémonie militaire à la chapelle Saint-George du château de Windsor. Le décès du prince Philip est un coup particulièrement dur pour la reine Elizabeth II, déjà éprouvée par plusieurs crises familiales ces derniers temps. Elizabeth II perd son époux depuis plus de 70 ans et un homme dont elle était tombée amoureuse adolescente. Pour elle, il a renoncé aux titres qu'il avait reçus à la naissance, pris la nationalité britannique et adopté le nom -anglicisé- de sa mère, Mountbatten. A ses côtés, il a accompli des milliers d'engagements publics jusqu'à sa retraite en 2017. Un dévouement auquel Elizabeth II avait rendu hommage, confiant publiquement qu'il avait été sa «force» et son «soutien». La monarque et chef d'Etat, qui aura 95 ans le 21 avril, doit désormais affronter seule les crises qui ébranlent la famille royale britannique. Un homme qui «incarnait une génération», qui a «représenté le Royaume-Uni avec dignité, un homme «de prévoyance, de détermination et de courage»: les hommages au prince Philip ont afflué vendredi du monde entier dès l'annonce de son décès. Lors d'une brève déclaration devant Downing Street, le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué «la vie et le travail extraordinaires» du prince Philip. «Nous sommes en deuil, avec Sa Majesté la reine, nous lui présentons nos condoléances, à sa famille», a déclaré le chef du gouvernement. L'ancien Premier ministre travailliste Tony Blair, au pouvoir au moment de la mort de Diana en 1997, a rendu hommage à un homme «de détermination et de courage». Aux Etats-Unis, c'est l'ex-président américain George W. Bush qui a réagi le premier. «Tout au long de sa longue et remarquable vie, il s'est consacré à de nobles causes et aux autres. Il a représenté le Royaume-Uni avec dignité et a apporté une force et un soutien sans limites à la couronne» britannique, a estimé l'ancien président dans un communiqué. Le Premier ministre australien Scott Morrison a salué un homme qui «incarnait une génération qu'on ne reverra jamais». «Il a eu une carrière remarquable dans l'armée et était au premier plan dans beaucoup d'initiatives sociales», a souligné de son côté le Premier ministre indien Narendra Modi. L'Allemagne, par la voix du ministère des Affaires étrangères, a salué «une longue vie au service de son pays». Le roi et la reine d'Espagne ont salué dans un message de condoléances le sens «du service et du dévouement» du prince Philip. «Nous n'oublierons jamais les moments que nous avons partagés avec lui» et le sens «du service et du dévouement à la Couronne et au Royaume-Uni à vos côtés», ont écrit Felipe VI et la reine Letizia dans ce message transmis à Elizabeth II.