Il ne resterait plus que «certaines formalités administratives» à finaliser. L'extradition du Maroc vers l'Algérie des trois cadres de la Banque nationale d'Algérie poursuivis pour détournement de deniers publics, est imminente. «Les trois Algériens impliqués dans le détournement de près de 20 milliards de dinars au détriment de la Banque nationale d'Algérie (BNA), seront extradés prochainement du Maroc.» Il ne resterait plus, à en croire le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M.Tayeb Belaïz, que «certaines formalités administratives» à finaliser avec les autorités judiciaires marocaines. Cette déclaration a été faite à partir de Rabat où se trouve actuellement MBelaïz, dans le cadre d'une conférence des ministres arabes de la Justice sur «l'uniformisation des procédures judiciaires dans les pays arabes». Une occasion mise à profit par le ministre de la Justice pour réunir les conditions légales d'extradition. Nous apprenons en effet que le ministre algérien a eu des entretiens avec son homologue marocain, en vue de débloquer ce dossier qui a tenu en haleine, depuis plusieurs mois, l'opinion publique algérienne. «La Cour suprême du Maroc a déjà rendu son verdict concernant cette extradition qui, cependant, doit obéir à certaines formalités administratives», précise M.Belaïz. Il est à noter que le ministre des Finances, Mourad Medelci, s'est exprimé sur le scandale de la BNA en annonçant qu'en plus de la saisine de la justice, «une série de mesures a été prise au niveau de la banque et du ministère des Finances». Aussi, une commission d'enquête, composée d'Algériens et d'experts étrangers, se penche actuellement sur l'affaire. Un tel scandale n'aurait pu se produire si le système électronique des paiements de masse, mis en oeuvre à la mi-avril courant, existait déjà, affirmait le grand argentier du pays devant l'Assemblée populaire nationale. Il est à rappeler à ce propos que le scandale a éclaté dans trois principales agences de la BNA, à Koléa, Bouzaréah et Cherchell après plus d'un mois d'enquête sur cette affaire. Six personnes ont été placées sous mandat de dépôt et que, dans le cadre de l'enquête que conduit la brigade économique et financière de la Sûreté de la wilaya d'Alger, l'audition d'une vingtaine de personnes a été menée vendredi dernier par un magistrat instructeur près le tribunal de Sidi M'hamed à Alger. Les trois Algériens, rappelle-t-on, avaient été arrêtés début janvier dernier à Casablanca, sur la base d'un mandat d'arrêt international lancé par les autorités judiciaires algériennes. Ils avaient été depuis, mis en détention préventive, à la prison civile de Salé. La Cour suprême du Maroc avait rendu son verdict mercredi dernier en décidant leur extradition, après trois mois de procédure judiciaire. Toujours concernant les extraditions, cette fois-ci de «criminels algériens» à partir du Royaume-Uni, le ministre de la Justice déclare que les deux pays finalisent actuellement, dans le cadre de la coopération judiciaire entre les deux pays, quatre grands accords judiciaires, notamment sur ‘'l'extradition des criminels''. Le ministre précisera que «l'équipe technique a pratiquement achevé ses travaux et qu'elle est arrivée à la mouture finale'' de ces quatre accords. ‘'Il reste, maintenant, à fixer la date de signature de ces accords», a-t-il ajouté. Décidément, et contrairement aux craintes, de torture, formulées par Amnesty International, les autorités judiciaires britanniques semblent être confiantes quant au traitement qui sera réservé aux personnes extradables et qui seront traitées dans le strict respect des droits de l'Homme.