La police espagnole a annoncé, hier, avoir arrêté 20 personnes qui se livraient au trafic de migrants sur des embarcations de fortune entre le Maghreb et l'Espagne, un réseau considéré comme responsable d'un naufrage au mois de février dans lequel quatre personnes ont trouvé la mort. Leurs victimes, en majorité marocaines et mineures, étaient approchées à Ceuta, une enclave espagnole sur la côte nord du Maroc se trouvant à quelques kilomètres des côtes du sud de l'Espagne, a indiqué la police dans un communiqué. Ces migrants effectuaient ensuite la traversée vers la péninsule ibérique moyennant 2.500 euros, à bord de bateaux pouvant contenir 7 à 10 personnes. Lors de l'opération, qui a mobilisé 150 policiers ainsi que des agents d'Europol, cinq armes à feu, de nombreuses munitions, ainsi que trois bateaux et de l'argent liquide ont été retrouvés lors des perquisitions. En février, quatre personnes étaient mortes lors du naufrage d'un bateau soupçonné d'appartenir à l'organisation. Les décès de migrants par noyade sont fréquents dans cette zone de Méditerranée occidentale où 330 personnes sont mortes en 2020, selon un bilan de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Fin mars, quelque 4.377 migrants étaient arrivés en Espagne par la mer depuis le début de l'année, dont plus de la moitié ont touché terre dans l'archipel espagnol des Canaries, théâtre d'un flux migratoire croissant depuis la fin de l'année 2019.