La manière dont a été géré le dossier d'importation de véhicules neufs par l'ancien ministre de l'Industrie met les pouvoir publics face à une équation à plusieurs inconnues. Entre l'immobilisme et les décisions sans résultats, le mystère établi sur l'identité des futurs concessionnaires, et le parcours du combattant mis en place pour l'obtention des agréments définitifs, les concessionnaires autant que les citoyens, ne s'y retrouvent plus. À cet effet, la dernière réunion du gouvernement présidé par le Premier ministre Abdelaziz Djerad, s'est penché sur les conditions et les modalités d'exercice de l'activité des concessionnaires de véhicules neufs, à travers l'examen d'un projet de loi présenté par le ministre de l'Industrie. Ces modifications viennent «à simplifier et à mettre en cohérence les conditions d'éligibilité, en vue de favoriser la concurrence et la transparence par l'allègement des procédures administratives, pour l'obtention de l'agrément d'exercice de cette activité». Il y a lieu de croire que devant le stress et la frustration qu' a suscités ce dossier, notamment auprès des consommateurs, l'actuel ministre de l'Industrie semble vouloir introduire de nouvelles dispositions pour accélérer le processus d'importation des véhicules neufs, et répondre à la demande. Il ne fait aucun doute que les derniers bruits qui courent sur la délivrance de neuf nouveaux agréments provisoires d'importation, n'ont fait que jeter de l'huile sur le feu, dans la mesure, ou là encore, le mystère sur l'identité des concessionnaires demeure entier, au même titre que les procédures de finalisation de dossiers d'agréments qui traînent depuis leur première annonce par l'ex-ministre Ferhat Aït Ali. Il y a lieu de convenir que dans un premier temps, cette orientation pourrait répondre aux attentes des citoyens, apporter un certain équilibre au marché automobile qui se trouve en proie à toutes les spéculations, et contribuer à préparer des assises financières solides pour les concessionnaires qui ambitionneraient de se convertir dans la fabrication. Malheureusement on est loin de cas de figure, du fait que depuis plus d'une année, les annonces et la rectification des positions par rapport à ce dossier, n'ont fait qu'accroître l'attente et la frustration des citoyens. De ce fait, annoncer la mise en place de nouvelles dispositions d'allègement pour l'obtention des agréments, ne peut être entendu que comme une action d'appoint qui, en réalité, ne désamorce pas la situation. À ce titre, il est indéniable que pour renforcer le principe de la concurrence et de la transparence, il aurait été judicieux, aux yeux des observateurs, de mettre en place une procédure unique, à travers laquelle les arguments seraient délivrés en un laps de temps qui se confinait dans la seule opération de vérification des critères d'éligibilité. Ce qui ne prendrait pas des semaines pour ce faire.