Pourquoi l'Algérie est en retard en matière de vaccination? Dans ce sillage, le professeur Djenouhat Kamel a déclaré, que le pays a passé sa première commande de vaccins tardivement alors que les premières commandes formulées par d'autres pays l'étaient en juin-juillet 2020. Une déclaration qui confirme que nous avons pris beaucoup de temps pour passer commande. Ce qui explique en grande partie, le retard accusé quant à l'arrivée des lots de vaccins anti-Covid-19. Le professeur s'est, en effet, montré très critique envers la stratégie nationale de vaccination anti-Covid-19. Il n'y est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer le retard pris dans la campagne. «L'Algérie accuse un retard pesant dans l'acquisition de quantités suffisantes de vaccins et donc dans le processus de vaccination de masse permettant d'atteindre l'immunité collective espérée», a-t-il déploré. L'interlocuteur qui est aussi, le président de la Société algérienne d'immunologie et chef de service du Laboratoire central EPH Rouiba, intervenait, hier, dans l'émission L'Invité de la rédaction, de la Chaîne 3 de la Radio nationale. Au sujet du retard, il semble pourtant que ce ne sont pas les moyens qui manquent. Un montant de plus de 12 milliards de dinars destinés à l'achat de vaccins anti- Covid-19 a été récemment débloqué par l'Etat. Au sujet du lot de vaccin composé d'un total de 920.000 doses dont l'arrivée est prévue avant la fin du mois d'avril prochain, ce responsable souligne son «insuffisance.» Poursuivant, l'hôte de la radio a insisté sur l'importation de très grandes quantités de vaccins diversifiés. À ce propos, le professeur s'est montré rassurant sur la question des effets secondaires des vaccins acquis par l'Algérie, notamment du vaccin controversé d'AstraZeneca. Celui-ci est, selon l'expert, «sans risque». En plus de la nécessité d'acquérir de grandes quantités de vaccins, l'interlocuteur énumère l'importance du respect strict les citoyens des mesures préventives et de la fermeté des autorités par rapport à ces mesures. Le professeur a, en effet, appelé les autorités à être «plus fermes et intran- sigeantes surtout par rapport au port du masque et la distanciation physique». L'intervenant a préconisé la révision de notre stratégie vaccinale. «On peut éventuellement épargner ceux qui ont déjà contracté le virus et aller vers les sujets âgés», a-t-il déclaré. Pour ce qui est de la recrudescence des variants, l'intervenant alerte que «la situation est inquiétante», ajoutant que «c'était prévisible!». «On s'attendait à ça d'autant que nous n'avons pas respecté les mesures au niveau des aéroports, nous n'avons pas confiné les voyageurs pendant cinq jours au minimum.» En plus du fait que le variant britannique est beaucoup plus contagieux et plus transmissible, comme l'admettent les dernières études qui montrent qu'il cause 30% de mortalité que le variant préexistant, le variant sud-africain est aussi dangereux, décrit-il tout en précisant que «le plus inquiétant parmi tout cela est le variant nigérian». Le même responsable a enfin appelé à la «remobilisation» du personnel soignant, et à accélérer la vaccination. Cela avant de juger la situation épidémiologique en Algérie d'«inquiétante, mais maîtrisable».