Les quelques jours d'ouverture du ciel pour des vols de rapatriement ont été fatals. L'Algérie semble payer, aujourd'hui, le prix de cette largesse avec l'enregistrement d'un rebond alarmant des contaminations Covid-19. Le risque d'une troisième vague pèse de tout son poids et l'inquiétude gagne plusieurs experts et spécialistes de la santé. Ces derniers prévenaient, à l'époque déjà, de l'obligation d'un confinement pour chaque personne qui rentre au pays afin d'éviter l'importation des variants du nouveau virus. Mais ce qui devait arriver, arriva. Dès l'apparition des premiers cas de variants anglais et nigérians, la propagation du virus s'est accélérée et le nombre de décès a pris une tendance haussière et c'est ce qui effraye le plus. En quelques jours seulement et après être repassé en dessous des 100 cas quotidiens le nombre des contaminés a doublé. Pour les décès, ce chiffre a même quintuplé puisqu'il avait baissé jusqu'à 2 morts seulement avant de reprendre, à nouveau, et d'atteindre 10 victimes de la Covid-19 en une journée. Cette moyenne d'une dizaine de morts était enregistrée au moment où le pays comptait au moins 400 ou 500 nouvelles contaminations jour. Or, actuellement, cette moyenne a, de nouveau, été atteinte à moins de 200 cas. Les variants britanniques et nigérians sont donc, comme annoncé à leur découverte, beaucoup plus rapides et plus meurtriers. Il suffit pour y croire de suivre les chiffres qui s'affolent passant en moins de 48 heures, de 180 contaminés à plus de 230. Les hôpitaux commencent à ressentir le flux en hausse des malades. À Sétif, à titre d'exemple, le docteur Adhimi, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital d'El-Eulma, a confirmé, hier, l'augmentation significative du nombre de personnes infectées par le Coronavirus et l'enregistrement des décès dus à des complications du virus. Il a aussi souligné que les services des maladies infectieuses et thoraciques sont devenus saturés avançant comme raison première le non-respect des règles préventives et du relâchement continu des citoyens dans la plupart des espaces. Le docteur Mohamed Bekkat Berkani, président du Conseil de l'ordre des médecins et membre du Comité scientifique de suivi de la Covid-19, a, pour sa part, appelé à revenir en urgence aux fondamentaux que sont les gestes barrières délaissés par la population pour éviter la 3ème vague. Evoquant la campagne de vaccination et la nécessité de son élargissement afin de continuer à maîtriser la crise sanitaire, le docteur Berkani a reconnu le manque de vaccins non sans annoncer que quelques dizaines de milliers de doses du vaccin AstraZeneca ont été boudés par les citoyens. Compréhensible après l'éclatement de la polémique sur son efficacité et sur ses effets secondaires. Que faire puisque les quantités de vaccins commandés arrivent au compte-gouttes et la sortie de la première dose du Spoutnik de l'usine algérienne ne se fera pas avant septembre prochain! Il est clair, actuellement, qu'il y a un risque véritable avec l'apparition des nouveaux variants et pour éviter le scénario catastrophe, il faut revenir aux fondamentaux qui, par ailleurs, ont donné de bons résultats dans un passé récent.