Etant l'un des axes les plus importants de la relance économique, la réforme bancaire s'inscrit comme le fil conducteur de toutes les réformes, dans la mesure où elle intervient pour concrétiser sur le terrain et donner vie à une vision, une approche prônée pour acter la sortie de crise, et ce à travers l'accompagnement financier des besoins que peuvent générer les réformes de tous les secteurs. Pour ce faire, il est incontournable d'adapter les systèmes de gouvernance et de gestion à la conjoncture actuelle, et à la réalité de la situation financière du pays. À cet effet, le ministre des Finances, Aymen Benabderahmane, a procédé, jeudi, à une restructuration des banques à travers une nouvelle mesure qui vise à «la séparation des rôles de direction et de gestion au niveau des banques publiques, à travers la désignation de présidents de conseils d'administration et de directeurs généraux, qui doit hisser le niveau de gouvernance de ces banques aux standards internationaux correspondant aux meilleures pratiques dans ce secteur», a précisé le ministre. Une mesure inédite qui implique, en plus de la séparation des pouvoirs et des prérogatives allouées aux responsables, et introduit à travers la distinction entre la gestion et la direction, introduit en puissance le principe de concertation et d'évaluation des risques et réduit par la même le risque de décision unilatérale et l'abus de fonction. Elle se présente comme une espèce de coupe-feu entre les deux pôles de fonctionnement les plus névralgiques de la banque, dans la mesure où, par définition, le conseil d'administration met en scène tous les responsables des différents niveaux de gestion, pour la prise de décisions, notamment celle relative aux financements de grands projets, ce qui n'était pas le cas du temps de l'ancien régime, où le P-DG avait les pleins pouvoirs et pouvait, dans le cadre de ses prérogatives, représenter par des seuils de financement importants, de distribuer en toute liberté les crédits. C'est précisément de cette façon que les grandes caisses de l'Etat furent ouvertes pour l'oligarchie, durant le règne bouteflikiste, ce qui explique, en grande partie, comment ont été spoliées les richesses du pays et comment d'un système bancaire productif qui a réussi à supporter la reconstruction du pays, depuis l'indépendance jusqu' à la fin années 1980, il s'est transformé en un système mafieux. D'autre part, pour bon nombre d'observateurs, ce nouveau système, permettra un fonctionnement plus efficace et essentiellement axé sur le drainage de la clientèle, l'évaluation du risque et la protection de l'évolution des indicateurs internes de la banque. Dans ce sillage, lors de la cérémonie de nomination des DG et des PCA des six banques publiques, le ministre est longuement revenu, en plus de l'objectif de l'inclusion financière, sur la présence affirmée sur les nouvelles wilayas du Sud et la facilitation des procédures d'accompagnement du citoyen, avec un traitement de 30 jours maximum pour les dossiers. En outre, les nouveaux responsables ont été nommés comme suit: Houari Rahali a été nommé PCA de la Banque extérieure d'Algérie (BEA) alors que Lazhar Latrèche a été reconduit comme DG de cette banque Mohamed Larbi a été nommé PCA du Crédit populaire d'Algérie (CPA) et Ali Kadri DG de la même banque. Pour la Banque de l'agriculture et du développement rural (Badr), Nacer Laouami a été nommé PCA et Mohand Bourai reconduit au poste de DG. La Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (CNEP-Banque) a vu la nomination de Mustapha Chaâbane en tant que PCA et celle de Samir Tamrabet en tant que DG. Saïd Dib et Youcef Lalmas ont été respectivement nommés PCA et DG de la Banque de développement local(BDL). Quant à la Banque nationale d'Algérie (BNA), le ministre a nommé Ramdane Idir comme PCA et Mohamed-Lamine Lebbou comme DG.