Plusieurs rencontres sont au menu de cette visite de 48 heures. La délégation du Mouvement des entreprises de France (Medef), composée de 70 chefs d'entreprise, est arrivée hier matin à Alger. Conduite par la présidente du Medef, Mme Laurence Parisot, cette importante délégation a pour mission de renforcer la présence française sur le marché algérien. Cette visite intervient, rappelons-le, suite à l'appel pressant du Medef, lequel a invité les entreprises françaises à investir «plus vite et plus loin» en Algérie. Il faut reconnaître que l'ouverture à l'international de l'économie algérienne inquiète les Français. Cette inquiétude s'explique par la forte implantation dans notre pays des sociétés asiatiques et l'engouement affiché par les entreprises américaines. Comparativement aux entreprises chinoises et espagnoles, la part des Français dans les projets reste très faible. Cette visite, qui s'étalera sur deux jours, sera l'occasion pour les patrons français de renouer et diversifier les contacts avec les opérateurs algériens. D'ailleurs, un programme surchargé comprenant des rencontres avec des responsables et des chefs d'entreprise est au menu de cette visite. La délégation va rencontrer également les grands responsables du secteur économique, à savoir le ministre des Finances, M.Mourad Medelci et celui de la Participation et de la Promotion des investissements, M.Hamid Temmar, ainsi que le ministre délégué à la Réforme financière, M.Karim Djoudi. Lors de ces entretiens, il sera certainement question de privatisation et du processus de réforme du système bancaire. Les patrons français ont déjà rencontré hier les représentants du Forum des chefs d'entreprises. Les deux parties ont entamé à huis clos les travaux de la troisième édition des rencontres régulières. Intitulée «Comment investir en Algérie en 2006 ?», cette énième édition vise à étudier les possibilités de partenariat et développer de nouveaux créneaux. Dans cette perspective, les deux parties ont passé en revue l'évolution de la conjoncture politique et des relations bilatérales franco-algériennes, l'évolution de l'investissement français en Algérie, la formation professionnelle ainsi que l'environnement des affaires et les conditions d'exercice en Algérie. De plus, des rencontres directes entre les opérateurs économiques des deux pays sont prévues pour présenter les opportunités offertes aux entreprises pour qu'elles puissent s'engager dans la construction de «partenariat solide». Dans une récente déclaration à l'APS, le président du comité Algérie du Medef international, M.Yves-Thibault de Silguy, avait indiqué que cette rencontre visait à «encourager les entreprises françaises à être plus présentes et plus audacieuses» sur le marché algérien. Cet intérêt pour le marché algérien n'est pas né du hasard, il s'explique par l'importance du programme de relance économique, ainsi que par les réserves de change record estimées à 61 milliards de dollars à la fin février dernier. Le Medef va-t-il donc réussir sa mission? De toute façon, tous les ingrédients nécessaires pour établir un partenariat solide existent. Le patronat français qui reste jusqu'à présent réticent à l'investissement, n'a qu'à saisir les opportunités offertes et faire preuve de bonne volonté pour assurer sa part dans un marché fructueux, relèvent des observateurs de la scène économique nationale. Enfin, il y a lieu de souligner que la France reste le principal fournisseur de l'Algérie avec plus d'un milliard de dollars durant le 1er trimestre 2006 et le cinquième client derrière les Etats-Unis, l'Italie, l'Espagne et la Turquie.