Il était vraiment temps. Face au mécontentement des travailleurs du secteur de l'éducation qui ne jurent que par la grève afin de faire aboutir leurs revendications socioprofessionnelles, le ministre de l'Education nationale Mohamed Ouadjaout, retend l'oreille. Il a reçu hier, un deuxième groupe de syndicats pour étudier les questions qui fâchent. Trois organisations syndicales, étaient, en effet, conviées à prendre part aux négociations. Il s'agit des représentants de l'Union nationale des travailleurs de l'éducation et de la formation (Unpef), de l'Union nationale des travailleurs de l'éducation (Snte) et du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement primaire (Snapep). Ils proposent d'autres solutions, à court terme, pour atténuer la colère des travailleurs. La révision des statuts des travailleurs du secteur de l'éducation est au centre des débats relancés entre la tutelle et pas moins de 23 syndicats. Une démarche qui peine déjà à convaincre tout le monde. Elles sont déjà plusieurs organisations syndicales qui proposent d'autres solutions à court terme afin d'atténuer la colère des travailleurs. C'est le cas du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l'éducation (Cnapeste), dont les représentants ont été reçus, lundi, dernier au siège du ministère. Son responsable, Messaoud Boudiba, joint, hier, par téléphone propose «la réouverture du dossier sur le régime indemnitaire». «C'est la première réponse susceptible d'apaiser la colère des travailleurs de l'éducation», suggère-t-il. Boualem Amoura, secrétaire général du Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef), partage le même avis que Boudiba. Il nous a déclaré, hier, que «les travailleurs du secteur réclament une revalorisation salariale». Cela avant de souligner que «la réouverture du dossier de la révision des statuts des travailleurs du secteur de l'éducation, prendra beaucoup de temps». «Cela nous a pris trois ans de travail du temps de Benghebrit,» martèle le SG du Satef. «Il y a urgence d'agir maintenant», a-t-il poursuivi «et de répondre favorablement à la revendication principale des travailleurs, qui est la protection de leur pouvoir d'achat». En plus du Cnapeste, le premier groupe reçu, lundi dernier, par le ministre, est composé des représentants de l'Union nationale du personnel de l'éducation (Unpe) affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens(Ugta), ainsi que le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (Snte). Cette première rencontre a connu trois séances «bilatérales». Selon le ministère, ces rencontres interviennent «en continuité de la série de rencontres consultatives entre les deux parties et qui devront englober 23 syndicats, d'autant qu'elles sont consacrées essentiellement au «débat et à l'examen des dispositions et mécanismes de révision du statut particulier et des questions à caractère socioprofessionnel des affiliés au secteur». Cette rencontre intervient dans le cadre de la mise en oeuvre des instructions du président de la République, qui avait ordonné d'ouvrir le dialogue avec les différents partenaires sociaux, en vue d'améliorer la situation socioprofessionnelle des affiliés au secteur et de réviser le statut de l'enseignant. Le SG de l'Union générale des travailleurs de l'éducation (Ugte) affiliée à l'Ugta, a affirmé que «la rencontre avait permis de passer en revue 25 questions, notamment la loi relative aux personnels du secteur «toutes dimensions confondues», l'unification du classement des enseignants des trois cycles d'enseignement et l'organisation d'un concours de recrutement annuel. De l'autre côté, la grève surprise des enseignants qui a touché, à ses débuts, la wilaya d'Oran, s'est élargie. Le secteur de l'éducation de toutes les wilayas limitrophes est en ébullition. La contagion a également atteint d'autres wilayas, à l'exemple de Tizi Ouzou et de la capitale. Un signe de malaise chez les enseignants.