Est-ce que réellement l'Algérie réouvre ses frontières même partiellement? À bien voir les conditions strictes qui ont été imposées, ce n'est pas vraiment le cas. Il s'agit à peine d'une réouverture limitée, destinée aux cas d'urgence et pour les déplacements extrêmement nécessaires. Mais à situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles! Et c'est ce qu'a essayé d'expliquer, hier, le porte-parole d'Air Algérie, notamment après les multiples critiques dont a fait l'objet la compagnie aérienne et les nombreux sit-in organisés par la communauté algérienne à l'étranger. Amine Andaloussi, dans une déclaration à l'APS, a commencé par rappeler que «les mesures de transport prises dans le cadre de la réouverture partielle des frontières aériennes sont exceptionnelles en raison de la situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19». Il a insisté sur le fait que «cette réouverture ne doit pas ramener l'Algérie à une situation épidémiologique catastrophique», ne manquant pas de faire observer que l'objectif est de «concilier les besoins de mobilité des Algériens avec la responsabilité de protéger la santé et la population du pays». Et c'est dans l'objectif de contrôler le risque de propagation du coronavirus, a encore souligné Andaloussi, que «la décision prise a été d'une ouverture graduelle de certains aéroports, mais aussi de certaines destinations étrangères seulement». Le responsable de la communication de la compagnie estime que, pour l'heure, il faut s'en tenir aux mesures édictées par le Comité scientifique qui est le seul organe habilité à évaluer les risques et la situation épidémiologique dans le pays. «Des mesures qui prennent en compte les aspects purement techniques et médico-sanitaires, mais aussi les aspects logistiques, sécuritaires, de transport et autres», a soutenu Andaloussi pour lequel, «l'essentiel est de se rappeler que nous n'en avons pas encore fini avec l'épidémie». Pour rappel, Air Algérie a annoncé, samedi en fin de journée, son programme de vols et les tarifs des voyages. Elle a ainsi confirmé les quatre destinations autorisées, à savoir Tunis, la Turquie, l'Espagne et la France, pour lesquelles la compagnie consacre six vols hebdomadaires. Concernant les tarifs, Air Algérie a détaillé le prix du billet et les frais du confinement obligatoire de 5 jours, imposé à tout passager à son arrivée à l'aéroport Houari Boumediene. Ces frais, qui couvrent le transport vers le lieu du confinement, l'hébergement pendant 5 jours en pension complète et le test Covid prévu à la fin, ont été fixés à 41000 DA. En temps normal, 5 nuitées dans un hôtel pourraient même coûter plus, mais ceux qui choisissent de dépenser une telle somme, c'est pour passer des vacances, s'amuser et sortir et non pas pour s'enfermer. Actuellement, la majorité des Algériens, établie à l'étranger, qui décide de rentrer au pays, le fait pour retrouver les siens qu'elle n'a pas eu l'occasion de voir depuis le début de la pandémie, en mars 2020. Généralement, le voyage s'effectue en famille d'une moyenne de quatre personnes et c'est la raison pour laquelle, les frais de confinement imposés s'avèrent pesants. Une situation assez délicate certes, car si les Algériens de France ou d'ailleurs trouvent injuste de devoir payer pour rentrer au bled, ils doivent aussi comprendre que ce prix à payer peut sauver les leurs et de nombreux autres Algériens.