Au quatorzième jour de la campagne pour les législatives, le bilan sur la dynamique de la campagne et la perception des enjeux politiques de ce scrutin est presque le même chez les leaders de partis en lice aux élections législatives. D'après les chefs de ces formations, à l'image du président de l'instance présidentielle du parti de Talaie El-Hourriyet, Reda Benouenane candidat aux législatives à Oran «au début de la campagne les gens refusent de nous écouter ou de nous parler lors de nos sorties de proximité, mais, progressivement, la campagne a poussé quand même, car un certain nombre de citoyens commençaient à s'intéresser à nos rassemblements et meetings...». Pour ce responsable «le taux de participation sera boosté par le nombre énorme de candidats partisans et indépendants à la députation. Dans ce contexte, dit-il, «si chaque candidat sera accrédité d' au moins 300 voix des électeurs issus de son entourage familial, son voisinage du quartier ou de tribu, le taux de participation se situera aisément entre 50 et 55%». Le premier responsable du parti du candidat malheureux à la présidentielle du 12 décembre dernier, Ali Benflis, indique: «Certes à l'entame de la campagne, il n'y a pas eu foule et suspense comme lors de la dernière présidentielle puisque la situation était un peu morne et marquée par une léthargie, en revanche, en ces derniers jours, j'ai constaté à travers les meetings que j'ai animés à Oran, Chlef et lors de ma sortie de proximité à Kenadsa (Béchar), que l'auditoire présent dans les salles est composé généralement de militants, de badauds et de gens curieux qui parlent du vote et veulent du changement...». «De ce fait, je pense qu'il y aura un bon taux de participation», a-t-il prévu. «Le fait que des (doubab) profèrent des insultes et invectives à travers leurs multiples comptes ouverts sur les réseaux sociaux signifie que les citoyens s'intéressent aux législatives...», a-t-il encore soutenu. Cette fois-ci, considère-t-il, «il y aura un sursaut de l'élite, une concurrence réelle entre les candidats, qui vont jouer leur rôle pour combler le vide...». Pour notre interlocuteur, le pouvoir réel a donné toutes les garanties quant à la régularité et la transparence du scrutin du 12 juin prochain. Il a déploré le comportement de certains candidats qui «ont promis monts et merveilles aux électeurs alors que la mission du député consiste en l'adoption des lois et au contrôle de l'action du gouvernement». De son côté Tahar Benbaïbech, président du parti El Fadjr El Djadid, « le taux de participation sera dopé par le nombre important de candidats aux législatives anticipées». Dans sa tentative de prédire le comportement électoral ou le profil sociologique des électeurs, il soutient que «les proches, les voisins et les membres de la famille de chaque candidat voteront pour leur poulain ne serait-ce que par intérêt, ce qui gonflera le taux de participation...». Ces conclusions de Benbaïbech sont en tous points de vue semblables à celles faites par Reda Benouenane. L'ancien patron du RND a constaté que «les meetings et les rassemblement n'ont pas vraiment attiré une importante assistance dans les salles». De ce fait, les candidats d'El-Fadjr El Djadid «ont opté pour une campagne de bouche à oreille ou des sorties de proximité». «Ce type de campagne qui a démarré sur les chapeaux de roue a pris sa vitesse de croisière au fur et à mesure que le temps passe», a-t-il soutenu. L'absence de l'assistance dans les salles qui abritent des meetings de campagne électorale, qui diffère d'une wilaya à une autre, fait craindre aux politiques en lice la défection des électeurs lors du scrutin des législatives du 12 juin prochain.