La Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC) a encouragé à son tour les autorités militaires du Tchad à organiser une «transition politique» dans les 18 mois, à l'issue d'une rencontre de quatre chefs d'Etat vendredi à Brazzaville. Les présidents du Congo Denis Sassou Nguesso, de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi, de l'Angola Joao Lourenço, et de la Centrafrique Faustin Archange Touadéra «encouragent les autorités de la transition à organiser dans les meilleurs délais un dialogue national inclusif», selon le communiqué final de cette réunion de la CEEAC. Ils appellent «tous les acteurs politiques» à atteindre les «objectifs de la transition politique dans un délai de 18 mois». L'Union africaine (UA) avait déjà formulé la même exigence le 20 mai. «Nous prenons acte de la suspension de la Constitution tchadienne de 2018 et de la mise en place d'un Conseil militaire de transition» (CMT), selon le communiqué final de la conférence sur le Tchad, lu par le ministre congolais des affaires étrangères, Jean-Claude Gakosso. Le CMT, présidé par un fils du président tchadien Idriss Déby Itno, Mahamat Idriss Déby, a pris le pouvoir le 20 avril en annonçant la mort du chef de l'Etat, tué au front contre des rebelles, selon N'Djamena. Les chefs d'Etat de l'Afrique centrale ont encouragé «les partenaires financiers bilatéraux et multilatéraux» à soutenir le Tchad. La Guinée équatoriale et le Burundi étaient représentés à cette réunion par leurs vice-présidents, le Tchad et le Gabon par leurs Premiers ministres. «La transition tchadienne a besoin du soutien de tous. Elle réussira d'abord et avant tout avec la pensée, l'intelligence et la créativité des politiques et élite militaire tchadiens», a déclaré Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l'UA à l'ouverture du sommet. «Notre devoir et notre responsabilité (...) nous invitent à un engagement encore plus fort au service d'une transition apaisée au Tchad», a indiqué pour sa part le président Sassou Nguesso.