Certains officiers de l'état civil prennent encore «le plaisir» d'exiger cette attestation. Le ministre chargé des Relations avec le Parlement, M.Abdelaziz Ziari, a balayé du revers de la main les rumeurs affolantes selon lesquelles les futures épouses devront présenter à l'officier de l'état civil un certificat de virginité. «Les nouveaux mariés, comme cela se fait un peu partout dans le monde, ne devront présenter qu'un simple certificat médical attestant leur bonne santé et qu'ils ne sont pas atteints de maladies transmissibles, de façon générale», a indiqué M.Ziari et d'ajouter: «Cela bien entendu pour épargner aux enfants d'éventuelles complications et malformations. Cela relève de la santé publique», a-t-il encore mentionné. Ainsi, ce certificat ne vise qu'à informer l'autre partie de l'état de santé de la personne avec laquelle elle va s'engager. Et cette mesure ne peut être que la bienvenue d'autant qu'elle contribue efficacement à éviter aux couples d'avoir une progéniture souffrant de maladies qui peuvent être incurables. L'invité de L'Expression a, en outre, souligné que le décret concernant ce volet sera bientôt publié au Journal Officiel. Il convient de souligner, dans cette optique, que la nécessité de fournir un certificat médical est mentionnée dans l'article 7 bis du code de la famille. Lequel article stipule que «les futurs époux doivent présenter un document médical, datant de moins de trois(3) mois et attestant qu'ils ne sont atteints d'aucune maladie ou qu'ils ne présentent aucun facteur de risque qui contre-indique le mariage». Aussi, faute d'une note ministérielle les médecins, à qui on demande ledit certificat, ne savent plus à quel saint se vouer ni quel genre de certificat délivrer aux futurs conjoints. De ce fait, il est temps pour le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière de lancer une véritable campagne de sensibilisation. En sus, le rôle incombe également au ministère de la Justice et à celui de l'Intérieur et des Collectivités locales. Ces deux départements sont appelés, en effet, à mettre les points sur les «I», notamment contre certains cercles qui veulent, ou plutôt qui ont la prétention de plonger l'Algérie dans les abysses de l'obscurantisme. D'autant plus que de nouvelles procédures, dignes de l'ère de l'Inquisition, risquent de venir s'ajouter à une série de traditions déjà obsolètes et désuètes. Car plus qu'une manière de s'immiscer dans la vie intime du couple, exiger un certificat de virginité est une démarche anachronique. Pourtant, dans plusieurs régions du pays, certains officiers de l'état civil prennent encore «le plaisir» d'exiger cette attestation. M.Ziari, conscient de cette dérive dans l'interprétation de l'article 7 bis du code de la famille reconnaît que le retard dans la promulgation du décret a participé à l'apparition de la confusion. Il promet que les choses vont rentrer dans l'ordre, dès publication au Journal Officiel dudit décret. Lequel a déjà été endossé par le Conseil du gouvernement. Espérons seulement que la situation sera effectivement rétablie avant le début de la saison des mariages...