Des économies et de la richesse. Le pari du président Tebboune sur l'Industrie pharmaceutique semble déjà être une réussite. En effet, le gouvernement annonce des prévisions des plus encourageantes en ce qui concerne la facture d'importation de médicaments. 800 millions d'euros devraient être économisés par rapport à 2019, où elle s'était élevée à 2 milliards de dollars. «Le programme prévisionnel d'importation de médicaments (PPI) pour l'année 2021, établi par le ministère de l'Industrie pharmaceutique, permettra une baisse de la facture d'importation de l'ordre de 40% par rapport à 2019, ce qui représente un montant de 800 millions d'euros», a indiqué le directeur des activités pharmaceutiques et de la régulation au ministère de l'Industrie pharmaceutiques, docteur Bachir Alouache. Des prévisions, qui si elles se confirment d'ici à la fin de l'année, seraient une grande réussite pour le gouvernement Djerad, surtout qu'on parle du double des chiffres avancés par Djamel Abderrahmane Lotfi Benbahmed, après sa prise de fonctions à la tête du ministère de l'Industrie pharmaceutiques, nouvellement créé. Le ministre parlait à l'époque de 400 millions d'euros d'économie à la fin de 2021. Une «performance» des plus notables qui laisse, toutefois, perplexe par rapport à sa durabilité dans le temps. Les experts se demandent s'il ne s'agit pas simplement d'un «serrage de ceinture» qui risque d'éclater l'an prochain avec un retour en force des importations? Le ministère réfute cette hypothèse, car il assure qu'un vrai travail de fond a été effectué afin d'arriver à ce résultat. «Cette économie considérable a été réalisée en réussissant à concilier entre les besoins nationaux en termes de médicaments et les stocks existants», précise le docteur Alouache. Dans ce sens, il atteste que cela reflète les objectifs de la régulation du marché du médicament en Algérie qui s'articule autour de trois axes: assurer la disponibilité des médicaments, développer l'industrie pharmaceutique locale et baisser la facture d'importation des médicaments. «Les produits pharmaceutiques ont été segmentés en deux catégories, à savoir ceux strictement importés et le segment des produits «mixtes», dont une partie est produite localement et l'autre importée», a-t-il rappelé à ce propos. «Nous avons enclenché quatre leviers d'intervention, à savoir une meilleure gestion des stocks, le développement de la production nationale, la limitation de l'importation des produits pharmaceutiques non essentiels et l'interdiction de l'importation des produits pharmaceutiques fabriqués localement», a-t-il expliqué. «L'enregistrement de nouveaux biosimilairex permettra, aussi, à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) de faire des économies importantes», a soutenu le même responsable. D'autre part, l'Agence nationale des produits pharmaceutiques (Anpp), à travers les différents comités installés à son niveau (Comité économique multisectoriel), permet de prioriser le traitement de tous les dossiers qui présentent un intérêt thérapeutique et surtout économique. «Ce qui signifie que lorsque plusieurs produits importés sont proposés sur le marché, le choix se portera sur celui qui affichera le prix le moins cher tout en garantissant une efficacité et une efficience optimales», a attesté le docteur Alouache. Néanmoins, il a tenu à préciser que la décision de suspendre l'importation d'un médicament quelconque n'est pas prise fortuitement. «Cela ne se fait que lorsque deux ou trois fabricants locaux s'engagent à satisfaire la demande nationale sur un médicament», fait-il savoir rappelant que l'importation vient en appoint pour compléter les quantités nécessaires pour répondre aux besoins du marché local. Le temps semble donner raison au chef de l'Etat qui tablait sur ce type d'industrie en lui dédiant tout un département ministériel. En quelques mois, cela a permis de mettre fin à certains gaspillages, tout en «boostant» un secteur des plus prometteurs. Un grand «boom», en attendant l'exportation...