La nouvelle du décès du moudjahid et ancien responsable de la Fédération de France du Front de Libération nationale et également figure de proue du Front des forces socialistes (FFS), Djillali Leghima, dit Mahmoud, s'est répandue hier telle une traînée de poudre. Les réactions ont fusé également de partout, car le regretté Djillali Leghima, en plus d'avoir été moudjahid et militant de la démocratie, était un homme humble et estimé de tous. Djillali Leghima avait 90 ans et des décennies de parcours dans la lutte contre le colonialisme français, en faveur de l'indépendance algérienne, puis dans les rangs du FFS pour la démocratie et contre la dictature. Djillali Leghima est né en 1931 au village Timtengal, près de Souamaâ (Mekla), dans la wilaya de Tizi Ouzou. Ses premiers pas dans le nationalisme, il les fit dans les rangs du MTLD (Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques), en 1947. C'était l'année où Messali Hadj avait effectué sa tournée dans la région natale de Djillali Leghima. Emigré en France en 1951, Djillali Leghima y a passé 11 ans. Il exerça le métier d'ouvrier, affilié à la Confédération générale du travail (CGT). C'est en France qu'il milita dans les rangs du Front de Libération nationale, dans la wilaya 7 historique, chargée d'ouvrir un nouveau front sur le sol de l'ennemi. Très actif, Djillali Leghima a été emprisonné en février 1960, pour ses activités au sein de l'organisation de la Fédération de France du FLN. Pendant la Guerre de Libération nationale, Djillali Leghima était donc un militant de terrain, qui a beaucoup donné à la lutte pour l'indépendance nationale. Quand le Front des forces socialistes, premier parti d'opposition a été créé en 1963, Djillali Leghima a fait partie de ses membres fondateurs. Il a d'abord milité au FFS pendant les années de clandestinité. Après l'ouverture au multipartisme, en 1989 et l'agrément du FFS, Djillali Leghima a occupé de nombreux postes de responsabilité dans les rangs du même parti, dont celui de secrétaire national chargé de la solidarité et député entre 1997 et 2002. Tout en continuant à militer, ce militant a consacré les dernières années de sa vie à l'écriture de ses Mémoires qu'il a réunis dans son livre intitulé: «L'émigration dans la révolution algérienne, parcours et témoignages». Youcef Aouchiche, Premier secrétaire du FFS, a réagi, hier, au décès de Djillali Leghima, en soulignant: «Je viens d'apprendre avec énormément d'affliction, la triste nouvelle du décès du camarade Djillali Leghima, moudjahid, membre fondateur du FFS et ancien député FFS, (législature 1997-2002). En mon nom personnel et au nom de la Direction nationale et de tous les militants du parti, j'exprime mes condoléances les plus sincères à sa famille et à ses proches en les assurant de notre profonde compassion.» De son côté, l'écrivain et neveu de Abane Ramdane, Belaïd Abane, dont le regretté était un ami, a souligné: «Un homme de bien est parti. On le croyait increvable, indéracinable tant il était débordant de bonté et d'énergie saine. Si Djillali Leghima nous a quittés. Le militant et dirigeant résolu de la Fédération de France du glorieux FLN, le cofondateur du FFS, resté fidèle à ses origines politiques et son amitié envers Si L'Hocine, l'homme au coeur sur la main, prompt à porter assistance aux faibles et aux orphelins, cet homme tout sourire, de bonté, de calme et de sagesse conciliatrice, nous manquera à tous, manquera au pays. Il a tant fait pour la vie des autres. Il mérite de reposer en paix dans sa mort.» Djamel Zenati, également l'une des figures les plus connues du FFS a écrit: «L'ami de tous, le juste, le camarade de lutte, le moudjahid et l'opposant Djillali Leghima, nous quitte à jamais. Respect, sincères condoléances à sa famille.» Le regretté sera enterré aujourd'hui, au cimetière de son village natal, Timtengal, dans la commune de Souamaa.