Deux cents pages de «spleen» à savourer en suivant les «Secondes Escapades», second ouvrage du jeune écrivain, «presque en herbe», Samy Assad, qui nous interpelle par ses pensées, en nous invitant à accomplir en sa compagnie le «Cheminement d'une grande âme» à travers cet essai «pétillant» de sagesse et d'espoirs, paru il y a un mois à peine. Ce second ouvrage, du même auteur, est préfacé par Afifa Bererhi, qui estime qu'il soit lu en «navigation», tant «le lecteur est presque interpellé pour exprimer son propre point de vue qui n'est pas toujours en adéquation avec ce qu'il lit». Dans sa présentation, le lecteur est invité «à vivre des aventures suaves dans les profondeurs de l'âme humaine», aussi plusieurs formes de lectures, qui font la richesse et la diversité de cet essai, sont proposées, afin de «pousser l'homme à se surpasser pour l'intérêt commun». «Secondes Escapades» se présente, selon l'auteure de la préface, comme le deuxième volet de «Premières pérégrinations», écrit par Assad, comme le laisse entendre la «structure jumelle des deux ouvrages». La démarche méthodologique adoptée se résume en trois paramètres clés: l'exposé d'un contexte, réaliste ou fictif, le suivi d'argumentation en symétrie et/ou en contradiction et, enfin, une sorte de conclusion de portée générale...où le ton sentencieux ne manque pas de se faire entendre. En corrélation avec les trois étapes sus-citées, l'on relève la permanence de trois référentiels invariants, relatifs à «L'Univers burlesque» (ou «Monde énergivore») face à «L'Homme véritable» et au recours à «l'apnée». Sur quelque 200 pages cohérentes, faciles à feuilleter et surtout compréhensibles, l'auteur «segmente» la nature de l'homme dans toute sa dimension physique et philosophique. Les points abordés ont trait tant à l'amour, au travail, au couple, qu'à l'Etat, en passant par le berger et le troupeau, sans négliger l'amitié, thème sur lequel l'auteur s'attarde quelque peu. Il estime, en effet, que ce n'est pas là une relation de «dominant à dominé» bien qu'il existe, admet-il, un certain rapport de force quelque part dans ce type de contrat moral. Quelle meilleure conclusion serait à tirer par le lecteur sur cet «excellent» ouvrage jeune et vierge de toute influence «dominatrice»? Dans l'avant-dernier chapitre, intitulé «L'univers burlesque», Assad nous surprend agréablement par sa réflexion «Il vaut mieux en rire», écrit-il; quant à l'univers décadent que nous sommes en train de vivre et d'affirmer que la «mascarade que nous croisons au quotidien» n'est qu'une comédie que vit «l'homme incontinent, l'homme chien ou l'homme mou», qui s'entendraient tous trois pour faire régner l'impertinence» et de s'esclaffer. «Ô toi, vaste monde burlesque, toi qui nous avais promis des torrents de plaisirs, toi qui nous murmurais le doux nectar du confort...tu alimentais nos discussions les plus intenses... nous t'attendions» et de s'interroger: «Serais-tu l'antéchrist?» ou bien un «démon farceur?» Dans ce chapitre, riche de questionnements forts et divers, Assad écrit que «l'univers burlesque est ce berger qui guide le grand troupeau vers la fin des temps. Il s'interroge enfin: «Où est donc passé ce temps des hommes? Où sont les anciennes bonnes valeurs? Où sont les hommes et les femmes...? Il n'y a que sottise, celle de l'homme vaincu par l'univers burlesque...en pauvre esclave qui ne vit que de conformisme.»