Apres la partie poétique du duo envoûtant, le griot Faycal Belattar à la Kora et Ludmila Slayem au qanoun, l'entame de la soirée a été donnée par la jeune Italienne résidente en Algérie Ellie and the kewis. Celle-ci interprétera quelques morceaux de musique occidentale dans un style jazzy puis soul tels que Autumn Leaves ou encore Crazy de Gnarls Barkley. La jeune chanteuse surprendra aussi le public en chantant en arabe «ya babor ellouh» en langue arabe. Un passage qui plaira beaucoup au public et qui introduira ainsi tout en subtilité la seconde partie de la soirée qui fut animée par un jeune orchestre de jeunes talents algériens. Un groupe qui se produisait sur scène pour la première fois. Ce dernier interprétera différents morceaux du répertoire algérien, mais aussi européen au grand bonheur de l'assistance qui a beaucoup apprécié ses perfor- mances vocales, musicales et y compris scéniques. Un groupe composé d'un son mix, de batterie, guitare électrique, percussion, basse, mandole et mandoline... Fusion et innovation Au total une dizaine d'artistes se sont ainsi produits sur scène dans une totale symbiose et complicité entre eux. On citera Samy Rabhi pianiste arrangeur, 15 ans de carrière entre le conservatoire et les associations de musique andalouse, à la batterie Sofiane Fremli, au qanoun Ludmila Slayem, à la percussion Aboubakr Meziani, Adel Brahim chanteur d'opéra, à la basse Mekkaoui Amina et plein d'autres. C'est avec le chanteur Anis Bourahla et «Sebri sebri» que le concert débutera avec un morceau bien mélodieux. Place à un morceau chaâbi interprété avec brio par Ludmila Slayem qui reprendra un très beau morceau de Dahmane El Harrachi «hasebni ou khoud krak». Apres le chaâbi chaloupé rehaussé d'un son métal au bord de la transe, vient le tour du romantisme avec Amina Mekkaoui qui chantera d'abord «Hisoria de un Amor» de Luz Casal, chanté en espagnol, français et arabe suivi de «Goumari» pour finir dans un rythme effréné accompagné qu'elle était par le refrain d'un public conquis. Place à Fares Ibn Arabi qui se laissera aller à des gros riffs de guitare électrique dans le genre métal, mais aussi de rock progressif. Et de céder la place à Adel Brahim, ténor qui chantera pour commencer «Bessami Mucho». Apres Grenade on passera par la Sicile avec le morceau «O Sol Mio» de Luciano Pavarotti. De l'Italie on retourne en Algérie avec le morceau «Wahed el ghezayel». Cette fois place à la chanson hymne de l'Union européenne, à savoir «l'Hymne à la joie» de La cinquième symphonie de Beethoven. Hymne à la joie sur scène Un morceau qui sera décliné d'abord dans sa version solennelle puis à la sauce métal et pour finir en allemand, mais aussi en arabe. Une façon de prouver que «la musique algérienne peut se jouer de façon occidentale et la musique occidentale de façon algérienne» dira le sémillant Wassim, le joueur de mandole et de mandoline. Et Adel Brahim de clore la soirée en duo avec Anis Bourahla avec «We were Rock you». Suivra pour finir dans une ambiance de folie avec un morceau chaâbi « Ya rassoul ellah». Dans son allocution de clôture, l'ambassadeur de l'Union européenne, John O'Rourke, saluera tout les artistes qui se sont donnés à fond durant ce festival et en s'adressant particulièrement au jeune orchestre il dira: « La relève de la musique algérienne est assurée.» Et de faire remarquer: «Permettez-moi de souligner le saut qualitatif de cette édition qui inaugure d'une nouvelle décennie de culture et de partage» et de rendre hommage à tout ces artistes. «Leur passion sur scène nous a enchantés, leur talent nous a ravis. Un grand merci aux musiciens et musiciennes qui ont fait de ce festival une réussite artistique.» Rappelons que l'ouverture du festival a eu lieu il y a une semaine avec Lotfi Attar, le leader du groupe Raïna Raï, Amine Kouider et son orchestre Acima- ce dernier est le directeur artistique aussi du festival culturel européen-, il y eut aussi dans le genre arabo- andalou Zakia Kara Terki et Lamia Ait Amara, Salim Dada et son groupe dans le makam soufi et mystique, mais aussi la grande Aida Oulmou et son groupe Garage Band qui ont mis littéralement le feu aux planches du TNA en représentant, notamment la Suède et le Danemark. Ce fut d'ailleurs un des plus beaux concerts de cette édition. Suivra après, la France qui fut représentée par le groupe Dimastand de Béchar. Une belle édition en somme qui a eu lieu dans le contexte bien délicat que l'on connaît, celui de la pandémie du Corona virus d'où l'appel au respect des consignes sanitaires qui se faisait tout au longs du festival et chaque soir. Rendez-vous donc l'année prochaine!