La Mission d'appui des Nations unies en Libye (MANUL) s'est félicitée, lundi, du démarrage de la révision des listes électorales par la Haute Commission électorale nationale (HNEC) en prévision des prochaines élections qui auront lieu le 24 décembre prochain. Dans son communiqué, elle a indiqué qu'elle «considère cet événement comme une étape clé vers la concrétisation de la demande écrasante du peuple libyen pour les élections nationales prévues le 24 décembre 2021», ajoutant qu' «après des années de conflit et de division, après plus de sept ans sans élections nationales, il y a une nouvelle opportunité d'aller de l'avant et, pour les Libyens, d'exercer l'un de leurs droits les plus fondamentaux». L'annonce a également fait l'objet d'un satisfecit de la part du président du Conseil présidentiel Mohamed al-Manfi qui a estimé qu'un «pas important» est accompli sur la voie du règlement global de la crise. L'ouverture du fichier électoral, dimanche, par la HNEC, est ainsi l'objet de diverses marques de satisfaction qui n'effacent pas la déception enregistrée, deux jours plus tôt, à Genève où le comité du Forum de dialogue politique libyen (FDPL) s'est séparé sur une note de désaccord quant aux modalités des élections et notamment celles de la présidentielle. Outre le fait qu'il ne saurait y avoir d'élections sans une base constitutionnelle et un cadre juridique viable, il semble que les mêmes causes qui ont conduit aux affrontements entre l'Est et le maréchal Haftar, d'une part, et Tripoli et les milices de l'ancien GNA, d'autre part, persistent toujours. Haftar ne démord pas quant à son ambition de présider au devenir de la Libye et le camp rival ne veut pas en entendre parler. Afin de pouvoir procéder à la préparation des étapes finales qui conditionnent la tenue des élections, et compte tenu du délai relativement court puisqu'il n'y a plus que quatre mois avant l'échéance arrêtée à Tunis, fin 2020, les parties prenantes libyennes au sein du FDPL doivent nécessairement surmonter les difficultés que certains s'efforcent de multiplier au fur et à mesure que le scrutin se rapproche. Malgré toute sa bonne volonté, la Manul qui vient d'essuyer de sévères critiques quant à sa démarche de la part de certains responsables libyens devra redoubler d'ardeur et de bonne volonté pour maintenir l'élan capable de transcender toutes les embûches. L'exhortation au compromis est, certes, utile mais elle ne peut suffire à l'avènement d'un accord sur les conditions de la tenue des élections, tant les ambitions des uns et des autres continuent à se télescoper. Ultime raison d'espérer, l'exemple est donné par le comité militaire 5+5 qui, lui, poursuit son travail de consolidation du processus de sortie de crise, ayant affermi le cessez-le-feu, ouvert la route côtière entre Tripoli et Tobrouk et oeuvrant fermement à l'unification de l'armée. Aux politiques d'en prendre de la graine.