Confirmée par la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), la réunion, hier, à Genève, du Forum du dialogue politique libyen (FDPL) va examiner, durant trois jours, les résultats obtenus par le Comité consultatif en ce qui concerne l'organisation des élections fixées au 24 décembre prochain. «La réunion d'aujourd'hui est l'occasion pour les membres du FDPL d'élaborer des propositions pour faciliter davantage la tenue des élections générales prévues le 24 décembre prochain», a d'ailleurs précisé la même source, dans un communiqué. Lors de leur assise à Tunis, en décembre 2020, les 75 membres du FDPL avaient convenu de ce rendez-vous électoral, tout en s'engageant à mettre tous les moyens nécessaires pour sa réussite. Depuis, des avancées importantes ont été enregistrées, comme la mise en place d'un nouveau Conseil présidentiel et d'un gouvernement d'union nationale aux prérogatives étendues à l'ensemble du territoire libyen, ainsi que du comité militaire mixte 5+5 composé de représentants des deux principaux camps rivaux, à l'Est et à l'Ouest. C'est ce comité 5+5 qui a, très vite, proclamé le cessez-le-feu tant attendu par le peuple libyen, assuré la réunification de plusieurs institutions sécuritaires du pays et, tout récemment, conclu la réouverture de la route côtière entre Tripoli, la capitale, et Tobrouk, base de repli du Parlement jusqu'à fin 2020. Cependant, des difficultés persistent, notamment en ce qui concerne le retrait des mercenaires et forces étrangères évalués à 20 000 par la Manul. Si du côté de l'Armée nationale libyenne autoproclamée du maréchal Haftar, forte d'un nombre important de mercenaires de diverses nationalités, c'est le silence radio, la présence aux côtés de l'ancien GNA circonscrit à la Tripolitaine d'un contingent turc pose problème. Ankara refuse catégoriquement la qualification de mercenaires pour ses forces au sein desquelles se trouvent, néanmoins, des combattants venus de Syrie et elle argue d'un accord conclu avec le gouvernement de Fayez al Serraj, accord qui a permis non seulement de bloquer l'offensive de Haftar contre Tripoli mais, plus encore, d'infliger à ses milices un cuisant revers. Le fait est que, sans ce retrait, les élections du 24 décembre s'avèreront compromises et c'est pourquoi les appels se multiplient de toute part. L'Algérie qui a toujours apporté son soutien indéfectible à la sortie de crise libyenne sur la base d'un dialogue politique inclusif partage cette exigence et considère que le moment est venu de permettre au peuple libyen de décider par et pour lui-même. De ce retrait dépendent, surtout, la souveraineté, la paix et la sécurité de la Libye et il appartient au FDPL, à la faveur de cette nouvelle réunion à Genève, de baliser la voie à une résurgence complète de la souveraineté du pays. Pour conforter la feuille de route des élections, un nouveau pas doit être franchi qui a trait à l'adoption du projet de Constitution qui consacrera la pleine et entière légitimité du processus en cours, au bénéfice exclusif du peuple libyen.