Les Libyens ont continué durant l'année 2017 à rechercher la solution politique définitive sans, toutefois, arriver à une alternative consensuelle à leur divergences, au moment où une nouvelle initiative onusienne est proposée pour un règlement de la crise, qui frappe leur pays depuis 2011. Deux ans après la formation d'un gouvernement d'union nationale (GNA), dirigé par Fayez al-Serradj, issu de l'Accord inter-libyen signé en 2015 sous l'égide de l'ONU, les autorités basées à Tobrouk dans l'est du pays (parlement et gouvernement dont le mandat a expiré) s'attachent à s'imposer sur la scène et se dressent comme parties "incontournables" sans céder au GNA, reconnu par la communauté internationale. De l'avis des observateurs, l'année 2017, "devait être celle des décisions" pour aboutir à une solution politique. Mais si sur le plan sécuritaire des progrès ont été enregistrés avec le démantèlement du groupe terroriste "Etat islamique" (Daech/EI) de plusieurs villes -Benghazi et Syrte-, le processus politique en Libye avance à petits pas notamment après l'expiration - le 17 décembre 2017- de l'Accord politique qui marque "un tournant important", selon les observateurs, étant le seul cadre viable pour mettre fin à la crise, en attendant la tenue des élections prévues en 2018. L'année écoulée, a été également marquée par une lutte implacable contre les réseaux de groupes terroristes à travers le pays et la vigilance pour maintenir l'ordre et la stabilité dans la capitale, Tripoli, malgré le vide institutionnel et la division politique. Cette situation fragile a facilité le terrain aux réseaux de trafics, notamment d'armes et de migrants, faisant de La Libye depuis avril 2016 le premier pays par lequel transitent les migrants et les réfugiés vers l'Europe. Le bilan dressé par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l'année 2017, fait état de plus de 3 000 personnes mortes pendant la traversée méditerranéenne et 118 mille autres ont été interceptées sur les côtes italiennes.