Entamé lundi à Genève, sous l'égide des Nations unies, le nouveau round de discussions entre les 75 membres du Forum de dialogue politique libyen (FDPL) prendra fin, aujourd'hui, après avoir décidé de la base juridique des élections générales fixés au 24 décembre prochain. Il s'agit d'une étape cruciale puisque les textes qui doivent encadrer ces élections sont soumis à l'examen de ces 75 membres, après avoir été débattus lors de réunions préparatoires du comité consultatif du FDPL à Tunis, la semaine précédente. Certaines sources indiquent que les divergences observées à Tunis persistent encore mais la Mission d'appui des Nations unies pour la Libye a bon espoir qu'elles soient résolues. A cet égard, l'envoyé spécial du SG de l'ONU, Jan Kubis, a exhorté, dès l'ouverture des discussions, les membres du FDPL «à dépasser les différends et à se mettre d'accord sur le maximum possible de questions». Et il ajoute: « Le peuple libyen vous suit et ne veut pas que vous le déceviez. Soyez à la hauteur de sa confiance et faites en sorte que la phase transitoire prenne fin à la date prévue et que les élections générales auront lieu à la date convenue.» De cette recherche d'un consensus dépend la mise en place du mécanisme sans lequel les élections ne pourront se tenir et c'est pourquoi la réunion de Genève représente pour le FDPL mais aussi pour tout le peuple libyen une étape décisive. Dans le document final sanctionnant la deuxième Conférence de Berlin sur la Libye, le 23 juin dernier, les MAE participants ont souligné combien « les élections présidentielle et parlementaires nationales doivent avoir lieu comme convenu dans la feuille de route adoptée» par le FDPL à Tunis, en novembre 2020, précisant que «leurs résultats doivent être acceptés par tous». D'où la persistance de difficultés qui, malgré tout, ne paraissent pas de nature à empêcher la Haute commission électorale libyenne (HNEC) de progresser dans les préparatifs des élections qui, affirme-t-elle, «constituent un événement national majeur». L'optimisme relatif dont la Manul entend faire preuve et sa présence active à Genève seront-ils suffisants pour faire avaliser l'ensemble des propositions par les 17 membres du comité consultatif? Les divergences tournent autour du mécanisme de l'élection présidentielle, certains étant partisans du suffrage universel tandis que d'autres défendent le vote par le Parlement issu des législatives. Mais il n'y a pas que cela, d'autres différends portent sur les conditions d'éligibilité, d'aucuns excluant la double nationalité et la candidature militaire alors que d'autres s'y attachent. Et pour corser davantage les désaccords, un clivage porte sur les prérogatives du prochain président autant que sur le principe d'un référendum validant les textes qui vont encadrer le déroulement du scrutin. Tels sont les défis que doivent résoudre, en trois jours de discussions, les membres du comité consultatif, sachant qu'en cas de persistance des désaccords, le chef du Parlement de Tobrouk, Aguila Saleh, a déjà prévenu qu'il y aura, dès lors, une élection fondée sur la loi électorale de 2014 et tributaire du suffrage universel.