Malgré les incertitudes qui pèsent de temps à autre sur le processus de sortie de crise, la Libye enregistre presque chaque semaine de nouvelles avancées. C'est le cas avec l'annonce du début des travaux de la Chambre des représentants (Parlement) en vue d'élaborer le projet de loi qui viendra encadrer la future élection présidentielle fixée au 24 novembre. Le président de cette instance, Saleh Aguila, a confirmé cela lors d'une rencontre avec l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Libye, tout en précisant que cette future loi concerne le vote direct, c'est-à-dire au suffrage universel. Aguila a, en outre, indiqué que les travaux portent également sur la répartition des circonscriptions électorales à travers le pays pour assurer le déroulement des élections à temps, propos rapportés par l'agence officielle libyenne. La Chambre des représentants avait tenu ses engagements, a ainsi assuré Saleh Aguila, qui exhorte toutes les parties à «oeuvrer pour respecter leurs engagements». Au cours de cette rencontre, les deux hommes ont évoqué les diverses situations qui ont jalonné le processus politique en Libye avant de souligner, d'un commun accord, que les élections générales doivent se tenir dans les délais prévus, à savoir le 24 décembre prochain, quelles que soient les réticences et les manoeuvres. L'envoyé spécial de l'ONU Jan Kubis a aussi plaidé pour l'accélération de la réunification des institutions libyennes, parce qu'elle «consolide la paix, le développement et le processus politique en cours». Il s'est ainsi félicité de la récente remise du rapport financier de l'audit international réalisé sur ses deux branches dans l'est et l'ouest du pays à la Banque centrale libyenne, une étape cruciale pour réunifier l'institution financière. «Cette remise du rapport financier encourage également les efforts visant à tenir les élections générales à la date prévue par le Forum de dialogue politique libyen», a observé Jan Kubis qui a, par ailleurs, salué, une fois de plus, le Comité militaire 5+5 pour les efforts qu' «il ne cesse de consentir sur le terrain en vue de respecter le cessez-le feu en vigueur». A cet égard, il a renouvelé son appel «au retrait de tous les mercenaires et forces étrangères en Libye». Rappelons que la cérémonie de remise du rapport financier par l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU aux dirigeants libyens a été présidée par le président du Conseil présidentiel, Mohamed Al-Manfi, en présence du chef du gouvernement de transition, Abdelhamid Dbeibah. «Nous espérons, avec cette avancée, pouvoir réunifier la Banque centrale, préserver l'intégrité du secteur bancaire et renforcer la politique monétaire instaurée début 2021», a indiqué la Banque centrale libyenne(BCL) dans un communiqué, assurant qu'elle «étudiera le rapport et fera parvenir ses remarques», concluant par-là même l'opération cruciale de validation de son intégrité et de sa transparence aussi bien pour la branche de Tripoli que celle d'al Bayda, à l'est de la Libye. «Il est nécessaire, maintenant, de mettre de côté les dissensions, quelles qu'elles soient, et réfléchir à la prochaine étape où nous allons réunifier toutes les institutions du pays», a souligné Dbeibah, chef du premier exécutif unifié depuis 2014, installé en mars dernier, grâce à un processus politique parrainé par les Nations unies.