Les sanctions pleuvent au FLN. La dernière en date a ciblé Mohamed Nacer Ferrah. Dans un communiqué mis en ligne sur la page Facebook du parti, le secrétaire général du parti du Front de Libération national, Abou Fadl Baâdji, a décidé d'annuler la désignation de Mohamed Nacer Ferrah en tant que chargé de l'administration et des biens et le gel de son activité au sein du bureau politique. «Ces décisions sont prises conformément aux statuts et règlement intérieur du parti» souligne le communiqué. Cette décision n'est pas une première. Il y a quelques mois, trois grosses pointures du parti ont été écartées du bureau politique et vu leur activité gelée. Il s'agit de Alioui Mohamed, secrétaire général de l'Union nationale des paysans algériens, du sénateur Ahmed Bennai et de l'ancien ministre Mahmoud Khoudri, militant depuis 1968 et membre du comité central depuis 1989. À l'origine du désaccord avec les ténors de l'ex-parti unique, leur demande d'une réunion urgente du comité central, et l'installation de la commission de préparation pour le 11e congrès. Cette dernière décision, concernant Nacer Ferrah, intervient après un mouvement de contestation initié contre le secrétaire général du parti, qui fait face à une opposition initiée par d'anciens dirigeants, dont certains sont proches de l'ancien secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, ainsi que des membres du Conseil de la nation et d'anciens députés à l'Assemblée populaire nationale et de plusieurs membres du comité central. «La date de la tenue du prochain congrès du parti sera fixée en fonction de l'évolution de la situation sanitaire du pays et de l'agenda politique» rétorquait, en juin 2020, le secrétaire général du parti du FLN. Un retard sur lequel s'appuient des opposants pour l'accuser de «piétiner» le règlement du parti, tandis que Abou Fadl Baâdji s'appuie sur une résolution adoptée par les membres du comité central approuvant le report du 11e congrès à après les élections locales. Les adversaires de Baâdji comptent, même, introduire une demande d'autorisation auprès du ministère de l'Intérieur pour la tenue d'une réunion du comité central, un prélude pour l'organisation du congrès du parti. Une fronde née au lendemain des résultats des élections législatives du 12 juin dernier. Samedi dernier, les contestataires, dont Nabila Ben Boulaid, fille du martyr de la Révolution, Mustapha Ben Boulaid, ont tenu un sit-in devant le siège du parti à Hydra pour exiger le départ de Abou Fadl Baâdji. Il est reproché à ce dernier d'avoir «dévié de la ligne originelle» du parti, de «gestion autoritaire» et de travailler «en dehors du cadre réglementaire». Les contestataires réclament «la tenue d'une session extraordinaire du comité central pour élire une nouvelle direction politique légitime».