La dérive, particulièrement dangereuse, de la représentation diplomatique marocaine à New York, qui a distribué, récemment, aux pays membres du Mouvement des Non-Alignés, une note officielle dans laquelle le Maroc soutient publiquement et explicitement le «droit à l'autodétermination du peuple kabyle» a, très vite, suscité de nombreuses réactions dans le pays. Institutions, organisations, partis et personnalités politiques, militants des droits de l'homme ou encore représentants du Polisario, ont tous condamné cette tentative de déstabilisation de l'Algérie dont s'est rendu coupable un voisin «haineux». L'Organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), a dénoncé l'action «odieuse et éhontée» entreprise par la représentation marocaine à New York, estimant que «cette action lâche et malveillante démontre, une nouvelle fois, aux algériens et au monde entier, la sombre histoire du Makhzen avec son voisin, l'Algérie». Le parti du Front de libération nationale (FLN) a tenu, quant à lui, à rappeler que la région de la Kabylie «est indissociable de l'Algérie, une et indivisible». Il souligne que «les manoeuvres honteuses et provocatrices, du Makhzen s'inscrivent dans la continuité de ses actes hostiles, multiformes et de longue date envers l'Algérie». Il considère que cet acte constitue «une agression» du Makhzen «vassal et collabo du sionisme» contre l'Algérie, dans le seul but de la voir renoncer à son soutien constant au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. «Il n'est attendu de celui qui a vendu El-Qods et soutenu son colonisateur, que la trahison et la fourberie», a soutenu le parti, appelant classe politique et société civile ainsi que l'ensemble des institutions à «raffermir le front interne». Dans la même veine, le rassemblement national démocratique (RND), a également dénoncé la note officielle soutenant le MAK, affirmant qu'il s'agit là d'un geste qui «dénote clairement le soutien actuel du Maroc à un groupe terroriste et met à nu le plan caché derrière la normalisation des relations avec l'entité sioniste, dont le but est d'ébranler la stabilité de l'Algérie». Le RND a tenu à lever «l'amalgame fait entre une question de décolonisation, reconnue par l'ONU et un complot ciblant l'unité de l'Algérie». «Le feu qu'il (le Maroc) tente d'attiser le brûlera en premier, la révolution du Rif n'est pas lointaine», a conclu le RND. Sur sa page Facebook, Abderrazak Makri a donné un cours d'histoire au Makhzen, avant de lui rappeler que l'unité de l'Algérie est «une ligne rouge à ne pas franchir». Abdelkader Bengrina, le président d'El Binaa, s'est dit «profondément choqué», qualifiant l'action du Maroc de «déclaration de guerre contre l'Algérie, Etat et peuple», qui requiert «une riposte urgente de l'Etat et ses institutions souveraines». «Nous avons, certes, le droit de diverger autour des priorités au service des citoyens, mais nous n'avons nul droit de mettre sur la table nos différends lorsqu'il s'agit de la patrie ou de l'unité de ce peuple» a insisté El Binaa. Le Parti de la liberté et la lustice (PLJ) a, lui aussi, qualifié le document officiel distribué par la représentation marocaine, d' «acte terroriste et une agression éhontée exercée par le régime du Makhzen sioniste et haineux envers l'Algérie, par procuration, au nom de ses seigneurs». Pour le militant des droits de l'homme, Mahrez Lamari, «les masques provocateurs et indignes de la diplomatie marocaine sont, encore une fois, tombés». Enfin, le représentant du Polisario auprès des Nations unies, Sidi Mohamed Amar, a affirmé que «le Maroc a montré, une nouvelle fois, son obsession pathologique du mensonge et de la désinformation».