Des milliers de personnes ont manifesté, hier, contre les mesures de confinement dans les deux plus grandes villes d'Australie et plusieurs ont été arrêtées à Sydney après de violents affrontements avec la police. A Sydney, des échauffourées ont eu lieu entre policiers à cheval et manifestants qui leur ont lancé des pots de fleurs et des bouteilles alors que les habitants ont ordre de rester chez eux pendant un mois pour endiguer la reprise de l'épidémie de Covid-19. A Melbourne, les médias locaux ont indiqué que des milliers de personnes avaient envahi les rues après s'être rassemblés devant le parlement de l'Etat de Victoria en début d'après-midi. Les manifestants, qui ne portaient pas de masque, ont transgressé des règles relatives aux déplacements non essentiels et aux rassemblements publics édictées par les autorités, ces dernières ayant laissé entendre que les mesures pourraient s'appliquer jusqu'en octobre. «Wake up Australia» (Australie, réveille-toi) pouvait-on lire sur des pancartes, les slogans faisant écho aux messages vus lors de manifestations similaires à l'étranger. Des hélicoptères ont survolé Sydney, ville de cinq millions d'habitants qui lutte pour contenir une reprise épidémique due au variant Delta du coronavirus alors que l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud (dont elle est la capitale) a enregistré 163 nouveaux cas samedi, ce qui porte à près de 2.000 le nombre total d'infections actuellement. La police a déclaré avoir verbalisé une centaine de personnes, procédé à 57 arrestations à Sydney et six à Melbourne. Elle a assuré défendre «la liberté d'expression et les rassemblements pacifiques», estimant que la manifestation de samedi violait «les ordres en matière de santé publique en vigueur». Des centaines de policiers sont intervenus lors de la manifestation de Sydney, et plusieurs manifestants ont été extraits de la foule par les forces de l'ordre, menottes aux poignets. «Je suis totalement dégoûtée par les manifestants illégaux présents dans la ville, aujourd'hui, dont les actions égoïstes ont compromis notre sécurité à tous», a déclaré Gladys Berejiklian, Première ministre de l'Etat de Nouvelle-Galles du Sud, dans un communiqué. «Les manifestants ont fait preuve d'un mépris total pour leurs concitoyens qui sont actuellement à la peine», a-t-elle ajouté. Le ministre de la Police de Nouvelle-Galles du Sud, David Elliott, a déclaré qu'une équipe d'enquêteurs visionnait les images pour identifier et inculper autant de personnes que nécessaire dans les jours à venir. «Nous avons malheureusement vu aujourd'hui à Sydney le spectacle désolant que nous avons pu constater dans d'autres villes», a déclaré M. Elliott aux médias après la manifestation. «Il est assez clair que Sydney n'est pas préservée des idiots», a-t-il ajouté, précisant qu'il s'attendait à ce que le rassemblement entraîne un pic des cas de Covid. Il a aussi exhorté les personnes présentes à se faire tester et à s'isoler.