Les 57 barrages en activité dans notre pays seraient envasés à près de 12%, a déclaré M.Housiaouame Mourad, ingénieur, en marge d'un séminaire sur les techniques de lutte contre l'envasement et le glissement de terrains, organisé à l'occasion du salon international des équipements et services de l'eau (SIE-Pollutec 2006) à Alger. Ce phénomène, selon cet expert, serait encore appelé à persister jusqu'à voir la capacité de stockage de nos barrages rognée à hauteur de 20% d'ici à l'horizon 2010, au cas où il persisterait. Ainsi, la capacité initiale de stockage de ces barrages, qui est de 6,7 milliards de m3 se trouve réduite à 5,7 milliards avec un cumul de 827 millions de m3 de vase. Selon cet intervenant, «presque la totalité des barrages est affectée par l'envasement mais à des degrés divers, c'est-à-dire selon la pluviométrie de la zone où est situé le barrage». Alors que la disponibilité de l´eau est limitée et les besoins en forte croissance, il est donc évident que la perte de capacité des barrages constitue un défi crucial. D'où la nécessité, rappelle-t-on, d'imaginer aujourd'hui des méthodes durables pour protéger les barrages, au risque de voir ce phénomène aller en s'amplifiant. Notamment avec l'urbanisation effrénée et la destruction progressive du couvert végétal, autant de données qu'aggravent des changements climatiques fréquents. L'on explique que les bassins versants sont à l'origine de l'envasement. Ces derniers gorgés d'eau de pluie charrient, en effet, de grandes quantités de matériaux solides (pierres, argile...) qui se déposent au fond des barrages et, de ce fait, en réduisent tout simplement la capacité de rétention. C'est là, somme toute, un phénomène naturel qui résulte également des conditions climatiques particulières, propres à notre pays, ce dernier se caractérisant par de longues périodes de sécheresse suivies d'averses torrentielles. Trouver donc des solutions à ce problème ne peut qu'avoir des répercussions positives sur toute la population. L'on évoque à ce titre plusieurs alternatives ; entre autres une méthode curative qui consiste à intervenir au niveau du barrage par deux moyens: soit en ôtant la vase, soit en surélevant l'ouvrage afin de récupérer la capacité de stockage perdue. Des solutions temporaires qui ne seraient efficaces que pendant une courte période de six à dix ans. L'Anbt (Agence nationale des barrages et transferts) a décidé alors d'aller à la source du problème en développant un projet d'étude visant à protéger les bassins versants, autrement dit fixer les particules à l'amont du barrage. Il s'agit là de localiser les zones exposées à ce phénomène, à savoir l'hydrologie (la pluviométrie), la géologie, la pédologie (la constitution de cette géologie) ainsi que le facteur humain, en tant que principal destructeur du couvert végétal. Un système anti-érosion est à l'étude pour chaque cas d'érosion en vue de stabiliser ce phénomène naturel. Soit par le reboisement, soit par des réalisations de génie civil ou encore des corrections de déviations de torrents, avancent les experts. Signalons que la région ouest du pays est celle qui souffre le plus du manque d'eau.