Se dirige-t-on vers un décalage de la rentrée scolaire, prévue initialement, dans un mois? Cette question se pose inévitablement, face à la nouvelle donne du virus qui touche les enfants. Nombreux sont les chérubins qui ont été touchés par le méchant virus. Plus d'une centaine ont été hospitalisés depuis l'apparition du variant Delta en Algérie. On ne peut pas, logiquement, prendre le risque de rouvrir les écoles, sans avoir pris les mesures préventives pour protéger la santé des élèves et de leurs parents. L'objectif et donc d'éviter la prolifération de nouveaux foyers de contamination dans les écoles. Ceci nous mène inéluctablement à aborder l'importance de l'élargissement et l'accélération de la cadence de la campagne de vaccination. Le retour aux classes en dépendra. Le premier responsable du secteur, Abdelhakim Belabed, suit «heureusement» cette logique. Il refuse de s'aventurer, en appelant les membres de la famille éducative à se faire vacciner. Le compte à rebours à d'ores et déjà commencé dans certains établissements scolaires, mais le temps qui reste est insuffisant, malgré le fait que l'ambition soit là. C'est ce que pensent du moins les syndicats du secteur et les parents d'élèves, qui ont proposé un report pur et simple de la rentrée à une date ultérieure. Plusieurs partenaires sociaux, contactés, hier, par L'Expression ont émis des réserves sur le maintien de la date de la rentrée. C'est le cas de Méziane Mériane, coordinateur du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Notre interlocuteur tacle le ministre et déclare que «les enseignants n'ont pas attendu le lancement de la campagne de la tutelle pour aller se faire vacciner». Poursuivant, il ne mâche pas ses mots et déclare qu'il faudrait plutôt assurer la disponibilité des vaccins pour le personnel de l'éducation, notamment dans certaines régions du pays.» «C'est bien qu'on en parle, un mois avant la rentrée. Cependant, il est temps de joindre l'acte à la parole», a-t-il ajouté. Le plus important, pour Méziane Mériane, est de réunir les meilleures conditions sanitaires possibles avant la reprise des cours. «Il faut faire injecter au moins la première dose du vaccin pour tout le personnel et, pourquoi pas, un partie des enfants, durant ce mois d'août,» a-t-il encore précisé. À ce titre, notons que tous les indicateurs montrent que la rentrée scolaire pourrait vraisemblablement être ''ajournée''. D'abord, le rythme de vaccination qui pose problème. 3,5 millions d'Algériens ont été vaccinés depuis le début de la campagne nationale, selon le chiffre communiqué, il y a une semaine. Là encore, il y a lieu de rappeler qu'avant même l'apparition du variant Delta, le DG de l'institut Pasteur avait insisté sur la nécessité de faire vacciner 75% de la population, âgée de plus de 18 ans pour neutraliser le virus», ce qui représentait selon le même responsable, 20 millions d'Algériens, avant que le virus touche les enfants. En parlant des quantités de vaccins, le ministre de la Santé a récemment affirmé que l'Algérie disposera, au cours de ce mois d'août, de plus de 8 millions de doses du vaccin chinois (Sinovac) et d'un million de doses du vaccin anglo-suédois AstraZeneca. L'arrivée de ce nouveau lot de doses de vaccins anti-Covid-19 demeure une étape très importante dans notre combat contre la pandémie. Elle est synonyme de poursuite de la campagne de vaccination contre la Covid-19. Cependant, il serait impossible de faire administrer toutes ces doses en un temps aussi restreint, d'autant plus que le nombre du personnel éducatif et administratif, ainsi que les élèves frôle les 12 millions. Même la date du démarrage du tant attendu projet de production locale du vaccin anti-coronavirus de la Société chinoise Sinovac, est prévue début septembre. Pour ne pas sacrifier tout une génération, d'autres options s'offrent à la tutelle comme le recours à «une rentrée régionalisée» ou encore l'alternative «des cours à distance.»