La crise sanitaire mondiale, qui bat son plein et qui a bouleversé la planète, depuis le début de l'année 2020, a mis presque à genoux le secteur du livre. Les éditeurs et les librairies en ont payé un lourd tribut. À l'instar des éditeurs, les librairies ont fait face à leur plus grave crise financière depuis le début de la pandémie. Les ventes de livres ont baissé de manière inédite. Il s'agit d'une véritable chute libre dans les ventes de livres. Pourtant, les éditeurs, et en dépit de la même crise, n'ont pas cessé de produire des nouveautés, surtout ceux d'entre eux ayant relativement plus de moyens et ayant déjà conquis une place sur le marché du livre depuis plusieurs années. Malgré la crise sanitaire, la production de livres dans notre pays n'a jamais cessé. Bien plus, on l'a vu, dans la wilaya de Tizi Ouzou, il y a eu la tenue de plusieurs Salons du livre dont ceux de Boudjima, Ath Yanni et Ouacif, organisés avant l'arrivée de cette foudroyante troisième vague de la Covid-19. De la résistance De leur côté, les libraires continuent de se battre avec les moyens de bord, dans leur majorité, afin de ne pas mettre la clé sous le paillasson. Certaines librairies ont même osé inviter des écrivains pour animer des séances de ventes-dédicaces (toujours avant la troisième vague). Pourtant, ces libraires font de la résistance. Car leur situation est loin d'être reluisante. La baisse des ventes du livre a certes, commencé bien avant, mais avec cette pandémie, les choses ont empiré. Dans la wilaya de Tizi Ouzou, plusieurs librairies ont décidé de prendre leur courage en main et de ne pas céder à la fatalité en maintenant leur activité contre vents et marées. La majorité de ces librairies est situé au chef-lieu de wilaya, mais il y a quelques exceptions dans les autres régions. Au chef-lieu, des librairies comme Cheikh multi-livres, Ait Mouloud, le Salon du livre La paix et la librairie de l'Artisanat font face à des difficultés insurmontables, plus particulièrement, depuis le début de la pandémie, mais leurs gérants maintiennent le cap en dépit de ce que l'on pourrait qualifier de désertion des lieux par une bonne partie des clients. Un défi à relever au quotidien En ces temps de grave crise sanitaire, acheter des livres est loin de constituer une priorité pour les citoyens. Et avec le confinement, la majorité des citoyens ne fait même pas des tournées dans les librairies, ne serait-ce que par curiosité pour découvrir les nouveautés. Il reste toutefois, une catégorie de lecteurs assidus dont la fréquentation des librairies et l'achat des livres ne peuvent pas être affectés même par une crise sanitaire comme celle que nous subissons. C'est d'ailleurs ce genre de clientèle qui donne de l'espoir aux libraires afin de continuer de relever le défi quotidiennement. Et de ne pas avoir recours à la solution extrême, celle d'abandonner leur activité comme tant d'autres de leurs confrères l'avaient fait bien avant. À la Nouvelle-Ville, la librairie Yahiaoui-Libre-Pensée et la librairie Monalisait résistent. Mieux encore, elles continuent de proposer des nouveautés et d'enrichir leurs étals même en plein milieu de la crise sanitaire. Il s'agit de librairies professionnelles qui n'ont rien à envier à celles qui existent depuis des décennies. Il faut dire que leurs gérants ne sont guère nés de la dernière pluie. Une aventure qui continue Il s'agit d'hommes de culture qui ont déjà eu au préalable une grande passion avec le livre et la littérature de manière générale. Et le lancement de leurs librairies n'est qu'un aboutissement de cette passion. Car s'il n'y avait pas ce lien affectif avec le livre, l'aventure avec la librairie se serait terminée depuis fort longtemps ou du moins avec cette pandémie. Nouvellement lancée à la Nouvelle-Ville également, la très spacieuse librairie Tessa, située sur le boulevard Krim-Belkacem, réussit à tirer son épingle du jeu en dépit du recul considérable de l'affluence des lecteurs sur les librairies. Il s'agit d'un défi que renouvellent chaque jour, les gérants et les travailleurs de toutes ces librairies. Quand on sait qu'en été, la majorité écrasante des acheteurs de livres dans les librairies de Tizi Ouzou sont les émigrés, on imagine aisément l'ampleur du préjudice occasionné par la pandémie de la Covid-19 à ces librairies. Ces libraires sont donc à féliciter et à encourager pour ne pas avoir cédé à la facilité et de ne pas transformer leurs librairies en fast-foods ou en pizzérias.