La lutte contre la Covid-19, l'industrie, la communication et l'agriculture ont figuré dans la réunion du Conseil des ministres, hier. Sur le volet sanitaire, les instructions du président de la République étaient attendues, notamment sur le volet de l'approvisionnement des hôpitaux en oxygène, avec l'objectif d'atteindre une production de 470 000 litres, grâce à l'entrée en services de l'usine de Bethioua, à Oran. Il y a également dans le programme de l'Exécutif, l'importation de 100 000 autres litres sur un rythme régulier d'un jour sur deux. L'objectif de l'opération est de répondre à la demande et en prévision de toute urgence. Le chef de l'Etat a, à ce propos, insisté sur le respect des normes et conditions techniques de réception et de stockage de l'oxygène dans les hôpitaux. À côté de l'urgence qui consiste à fournir de l'oxygène en quantité suffisante, le président de la République a appelé à l'accélération du rythme de la vaccination «pour parvenir à une immunité de groupe, en particulier dans les wilayas les plus touchées, dont Alger, Oran, Sétif et Constantine». L'objectif assigné à cette campagne de vaccination est de parvenir à «au moins 60% du nombre de personnes vaccinées», rapporte le communiqué de la présidence de la République. L'autre volet tout aussi crucial dans la lutte contre la pandémie est la production localement du vaccin. Le Conseil des ministres a évoqué et confirmé «l'entrée en service de la production nationale du vaccin algéro-chinois en septembre prochain, avec une capacité pouvant aller jusqu'à deux millions de doses par mois», note la même source. Il y a lieu de souligner dans le communiqué l'urgence de réussir la phase de vaccination, dont les prochaines rentrées scolaire, universitaire et de la formation professionnelle en sont dépendantes. Le chef de l'Etat n'a pas manqué de missionner l'administration à «sensibiliser les citoyens à la nécessité d'utiliser l'oxygène à domicile sous surveillance médicale étroite». Sur le volet de l'industrie, le président de la République a instruit le Premier ministre à «trouver des solutions efficaces et ouvrir le capital des entreprises publiques, y compris les banques, et s'éloigner de la gestion administrative». Une décision majeure à même de secouer un secteur, actuellement en dormance pour une multitude de raisons, principalement en raison du texte législatif inadapté et un manque d'imagination. La privatisation peut amener un sang neuf et «exciter» une industrie en panne. L'un de ses gros soucis étant le foncier, Abdelmadjid Tebboune a préconisé «la création d'agences pour l'immobilier industriel, agricole et urbain». Cela nécessite, lit-on dans le communiqué, un recensement précis des terrains immobiliers industriels inexploités. Le secteur de l'industrie, qui peine à se déployer, a besoin de «nouveaux textes juridiques sur l'investissement, pour stimuler le partenariat et créer des opportunités d'emploi, tout en créant un équilibre dans l'investissement entre les régions du Nord, du Sud et des Hauts-Plateaux», a indiqué le président de la République, tout en appelant à leur pro- mulgation rapide. Le Premier ministre et le ministre de l'Intérieur ont été missionnés pour «superviser la mise en place immédiate des zones d'activité, afin de créer des petites et moyennes entreprises orientées vers les jeunes dans toutes les communes». L'agriculture, l'autre gros morceau du Conseil des ministres, le président met en exergue la création «des unités modèles aux frais de l'Etat pour la production de betterave sucrière et d'huile végétale afin d'encourager les investisseurs privés, à devenir des centres de formation à l'avenir», avec l'objectif final de susciter une véritable industrie manufacturière. Au-delà de cet aspect important qui vient en aval de l'activité-mère, il y a lieu de compter les terres agricoles et déterminer leur qualité. Il faut également veiller à «l'adéquation de ses produits pour réaliser une agriculture moderne basée sur des normes scientifiques, car c'est l'avenir du pays». Le dossier de la communication a retenu l'intérêt du Conseil des ministres. À ce propos, Abdelmadjid Tebboune a insisté sur l'accélération de «la publication des textes juridiques réglementant l'activité audiovisuelle, la presse écrite et le domaine de la déontologie professionnelle». Le président a ordonné «l'élaboration de textes juridiques pour la mise en place d'un pôle criminel chargé de lutter contre la cybercriminalité, selon ce qui a été décidé lors de la réunion du Conseil suprême de sécurité», lit-on dans le même communiqué.