Ce n'est pas pour autant que le danger est écarté. Le feu, qui a fait des victimes et des dégâts à la région limitrophe de Tizi Ouzou, s'approche dangereusement. Epaulées par les services et les riverains, la lutte a été rude contre au moins 10 feux jugés importants. Cinq d'entre eux ont été éteints, d'autres sont toujours en cours. Il s'agit des localités de Tizi Ougueni, Akham Oudjehli, Akniss à Aït Smaïl, Iwrissen à Tizi Nberber, Mesbah à Aokas et Tala Hamdoun à Adekar. Dans cette dernière, le feu se propage vers la forêt d'Akfadou. La lutte pour l'extinction des incendies est toujours en cours. On compte six départs de feux toujours en activité à travers le territoire de la wilaya de Béjaïa, où il fait une chaleur suffocante. C'est une véritable fournaise. Un mois d'août qui se singularise par des départs de feux, que la région connaît habituellement en cette période. La cellule de communication de la direction de la Protection civile fait état d'une situation exceptionnelle, marquée par le départ de plusieurs dizaines d'incendies durant les dernières 48 heures. «Plusieurs départs de feux dans le milieu végétal ont été enregistrés au cours des dernières 48 heures», a indiqué le «communiqué, précisant un total de 33 départs avec six feux importants». Pratiquement, toutes les régions de la wilaya ont été touchées par les flammes, dont la progression est favorisée par la densité de la végétation et les reliefs accidentés qui n'offrent pas trop de chances pour la lutte contre les feux. De nombreuses localités montagneuses ont été et sont toujours impactées par les incendies qui, pour certains, étaient éteints avec l'apport des éléments de la Protection civile, des riverains volontaires et autres services. L'incendie d'Adekar, qui a pris de l'ampleur dans la matinée d'hier, à cause des vents favorables, était toujours en progression, hier. Un citoyen de la région, contacté par nos soins, indiquait, hier, l'arrivée des renforts de la colonne mobile et que le feu allait être maîtrisé. 33 feux non importants ont été recensés, hier, dans les localités. À noter l'appui des citoyens et des habitants des régions touchées par les feux. Ils étaient d'un apport important pour les éléments de la Protection civile. Outre leur connaissance parfaite des lieux, permettant aux pompiers d'intervenir efficacement, les habitants de ces régions se sont mêlés activement, en recourant aux pratiques anciennes, qui ont toujours été à l'honneur dans la lutte contre les incendies. Cette situation, qui n'est pas la première du genre dans la région de Basse Kabylie, n'a pas manqué de susciter des appréhensions et autres commentaires. Outre l'absence de moyens adéquats pour lutter contre les incendies, entendre par là, les canadairs, le mot qui revient sur toutes les bouches, les plus conscients de la situation relèvent l'abandon des pratiques anciennes qui ont toujours permis aux villageois de lutter efficacement contre les incendies. «Arrêtez avec le complotisme: Khenchela, qui l'a incendiée? La Turquie? Ramassez vos bouteilles et mégots avant!», commente Arezki Saker, un enfant de la région des hauteurs de la vallée de la Soummam. Un commentaire qui en dit long, en partie, sur l'origine des incendies, sur, du moins, le facteur qui les favorise. La Basse Kabylie, comme toute la région, est en proie, ces dernières années, à des comportements inciviques qui favorisent en partie cette catastrophe. La pratique de désherbage des alentours des habitations et des champs abandonnée, le jet anarchique des ordures ménagères, y compris le verre, facteur favorisant le départ des feux, sont autant de preuves relevées pour expliquer la situation en vigueur, qui ne peut pas être seulement expliquée par des commentaires assez farfelus, que certains propagent délibérément. Les incendies de forêt ne datent pas d'aujourd'hui. S'ils font davantage de dégâts, c'est parce que de nouveaux facteurs sont intervenus. Plutôt se rendre à l'évidence que de verser dans des complots pas très sérieux, sauf pour verser dans une politique aux desseins inavoués.