Un nouvel article publié, mardi, sur le Middleeasteye, s'est intéressé à la question de normalisation des relations entre le régime marocain et l'entité sioniste, «l'hypocrisie» du gouvernement El-Othmani envers la cause palestinienne et la pratique du pouvoir et une visite aux allures de «tragicomédie», d'un responsable israélien à Rabat. Dans l'article intitulé: «La visite de Yaïr Lapid au Maroc, une tragicomédie», l'auteur, le journaliste marocain en exil, Ali Lmrabet, est revenu sur la visite qu'effectue le ministre des Affaires étrangères de l'entité sioniste, Yaïr Lapid les 11 et 12 août au Maroc. En effet, Lapid vient promouvoir et consolider la coopération entre les deux parties dans différents domaines, le sécuritaire, notamment le volet qui «a toujours été, avant la normalisation de décembre, un axe majeur des relations secrètes maroco-israéliennes», selon Lmrabet. Ce dernier a souligné que la visite prend, depuis quelques jours, des allures de «tragicomédie maroco-marocaine», puisque, dit-il, «le chef du gouvernement marocain Saâdeddine el-Othmani a annoncé qu'il refusait de rencontrer le responsable israélien. Le responsable gouvernemental qui ne veut pas serrer la main de Yaïr Lapid est le même qui a avalisé, avec sa signature le 22 décembre 2020 l'accord de normalisation avec l'entité sioniste, a rappelé l'auteur. Celui qui avait déclaré quelques mois auparavant qu'il refusait toute normalisation avec l'entité sioniste, a tenté d'expliquer son «incroyable renoncement» par la «mobilisation permanente du gouvernement derrière le roi Mohammed VI dans toutes ses initiatives lancées au service des intérêts suprêmes du royaume». Le refus d'El-Othmani de recevoir Lapid signifie-t-il que cette «mobilisation» n'est plus à l'ordre du jour s'est interrogé l'auteur. Ce dernier a estimé que «si le chef du gouvernement marocain soutient la lutte des Palestiniens et le fait toujours savoir à coup de communiqués, il n'a pas la force de faire taire la voix officielle israélienne au Maroc, en l'occurrence le chef du bureau de liaison israélien à Rabat, David Govrin qui dit tout le mal qu'il pense des Palestiniens. Et de leurs soutiens au Maroc». Au lieu de le rappeler, El-Othmani préfère se taire, «conscient qu'il ne serait pas secondé par les vrais détenteurs du pouvoir. Ces derniers ayant fait le choix définitif d'une alliance stratégique avec Israël en prévision d'un futur mouvementé», a-t-il soutenu. Pour lui, c'est pour cette raison que récemment, El-Othmani a voulu montrer qu'il détenait «quelques parcelles de pouvoir». Il a donc invité à Rabat Ismaël Haniyeh, le chef du bureau politique du Hamas. Cette invitation qui n'a pu se concrétiser qu'avec l'aval du cabinet royal, sans qui rien ne peut se faire au Maroc, avait pour but, d'après le journaliste,»de sauver la face d' El-Othmani, un chef de gouvernement et de parti (Parti de la justice et du développement, PJD) englouti dans les contradictions et les compromissions, mais surtout de perpétuer l'illusion du Comité Al-Qods, dont le président n'est autre que le roi du Maroc». Lors de sa visite au Maroc, pas de coup de théâtre, Yaïr Lapid n'a pas été reçu par El-Othmani. Qu'à cela ne tienne, «Lapid sait que la réalité du pouvoir au Maroc ne se trouve ni au siège de la primature, ni au Parlement, mais plutôt au cabinet royal, cet antre qui prend toutes les décisions qu'il juge importantes sans consulter quiconque», a écrit l'ancien grand reporter au quotidien espagnol El Mundo.