Il ne subsiste plus de doute quant à l'origine criminelle des départs de feu, depuis lundi dernier. L'Agence spatiale algérienne (Asal) apporte la preuve matérielle de la préméditation. Des photos-satellite. Le directeur général de l'Agence, Azzedine Oussedik, qui s'était exprimé dans le Journal télévisé de Canal Algérie a mis en évidence un fait similaire à l'écrasante majorité des incendies. «Ces feux ont été tous enregistrés à proximité des routes», a-t-il affirmé. Or, la proportion de ce genre de départs de feu dans une situation normale ne représente que 10% de la totalité des incendies enregistrés par les satellites de l'Asal. Ils sont «causés généralement par un mégot de cigarette ou bien suite à un barbecue». Lorsque le nombre s'en trouve décuplé, en l'espace de quelques jours, c'est qu'une main volontaire a allumé ces brasiers. Cette première indication est appuyée par un autre fait établi scientifiquement, à savoir que «les départs de feu étaient localisés dans le sud-est de Tizi Ouzou connu par sa très forte concentration de la population et d'habitations», fait remarquer le directeur général de l'Asal, révélant qu'en principe, «les incendies devaient être répartis un peu partout dans la wilaya». Cette singularité confirme donc l'acte criminel qui a été aggravé par le fait que «les espèces connues dans cette région sont très inflammables», poursuit Azzedine Oussedik. Les arguments alignés par le directeur général de l'Asal ne s'arrêtent pas à ces seuls constats, qui font ressortir le caractère anormal des incendies de ces derniers jours. Photos-satellite à l'appui, il révèle que «trois feux ont été déclenchés en même temps à 11h08, à savoir à Aïn El Hammam, à Ouacif et au sud-est de la commune d'Azazga». Une coïncidence chronométrique qui ne pouvait relever du hasard. Des instructions ont été données plusieurs heures à l'avance. Et pour conforter l'hypothèse d'un acte criminel, Azzedine Oussedik a affirmé que des feux dans les localités d'Aït Lahcene dans la commune de Béni Yenni, Azazga et Mizrana ont été allumés à 23h08. La nature ne joue pas au pyromane en pleine nuit. «Les départs de feu à cette heure-ci sont impossibles sur le plan de la climatologie», confirme le directeur général de l'Asal. Les preuves scientifiques présentées par une instance scientifique nationale qui, soit dit en passant, les a remises aux services compétents pour «les identifications futures et pour l'identification des auteurs de ces actes», éloigne tout doute sur l'origine des incendies qui ont endeuillé des dizaines de familles algériennes. Le débat n'est plus dans la véracité de la thèse criminelle, mais dans l'identité des cercles haineux qui ont imaginé un plan diabolique, jusqu'à provoquer le lynchage d'un jeune homme venu à Tizi Ouzou pour prêter main forte aux volontaires. La victime était étrangère à la région. Le scénario horrible de son assassinat aurait pu enflammer tout le pays. Faut-il voir une relation entre les deux crimes ? Les enquêteurs disposent, en plus des preuves fournies par l'Asal, d'autres moyens technologiques pour remonter la filière du crime. Le président de la République a cité deux organisations terroristes, sans les nommer. Mais l'opinion nationale, les a déjà désignées. Il s'agit du Mak et de Rachad, dont les accointances avec le sionisme international et le royaume du Maroc ne sont un secret pour personne. On n'en est pas encore à cette étape de l'enquête. En tout cas, rien n'a été officiellement communiqué sur les instigateurs de cette attaque d'envergure, mais il est certain que les incendies de ces derniers jours ont été allumés pour faire un maximum de victimes et créer le chaos dans le pays. le mobile ne fait pas de doute. Les limiers des services de sécurité doivent rassembler assez de preuves pour confondre les responsables, que l'opinion connaît déjà.