La constitutionnalisation de la lutte contre la corruption en Algérie a été concrétisée par la mise en place de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLCC), ce qui permet à l'Algérie de figurer parmi les pays pionniers en Afrique, en matière de lutte contre ce fléau qui a tendance à se généraliser à travers le continent et de par le monde. Dans la concrétisation de cet ordre d'idées, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abderezak Sebgag et le président de l'Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC), Tarek Kour ont affirmé, à Alger, leur attachement à lutter contre la corruption à travers l'activation de la convention de coopération bilatérale signé le 8 juin 2020, s'inscrivant dans le cadre du «renforcement de la bonne gouvernance dans le secteur». Lors de la rencontre, les deux parties ont exprimé leur engagement à élaborer «une feuille de route contre les dangers de la corruption» dans le secteur de la jeunesse et des sports, et ce conformément à «une approche globale intégrée englobant le système de financement du secteur des sports aux niveaux central et local», indique un communiqué du ministère. Le ministère a cité en particulier les budgets centraux de fonctionnement et d'équipement, les comptes d'affectation spéciaux, les fonds de wilaya, ainsi que les principales Fédérations sportives nationales dans une première étape (football, athlétisme, boxe, judo, karaté et haltérophilie). Les deux parties ont également convenu «d'élaborer et de lancer un dispositif d'alerte et de veille» au niveau du secteur de la jeunesse et des sports pour lutter contre la corruption, un dispositif susceptible de permettre à toutes les parties agissantes dans le secteur (société civile, médias et sportifs...) de contribuer à signaler toute violation ou éventuelles infractions. Il est important de rappeler que l'Algérie a été parmi les pays pionniers de la lutte contre la corruption en Afrique en 2003. En 2018, l'Algérie qui a pris de l'avance en matière de prévention et de lutte contre la corruption peut être citée en exemple en Afrique, à la veille de la 30e session de la conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA), à Addis-Abeba, placé sous le thème: «Remporter la lutte contre la corruption: une voie durable pour la transformation de l'Afrique.» En effet, l'Algérie a déjà institué en 2016 un organe national de prévention et de lutte contre la corruption, conformément à la Constitution révisée et adoptée en février de la même année. Cet organe adresse au président de la République un rapport annuel d`évaluation de ses activités liées à la prévention et à la lutte contre la corruption, dans lequel il mentionne les insuffisances relevées en la matière et propose, le cas échéant des recommandations. L`Algérie a adopté plusieurs textes de lois pour mettre à jour son arsenal législatif et a mis aussi en place des organes consacrés à la prévention et à une lutte efficace contre le fléau de la corruption. En ce sens, la mise en place de l`ONPLCC vient renforcer les autres mécanismes mis en place par les pouvoirs publics depuis quelques années afin de lutter contre ce fléau. L'organe dont les membres sont nommés par le président de la République, a pour mission principale de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption. D'ailleurs, l`Algérie est un des premiers Etats signataires de la Convention de l'ONU contre la corruption. L`article 202 de la Constitution stipule qu`«il est institué un Organe national de prévention et de lutte contre la corruption, autorité administrative indépendante placée auprès du président de la République et jouissant de l`autonomie administrative et financière». Le même article énonce que «l`indépendance de l'Organe est notamment garantie par la prestation de serment de ses mem-bres et fonctionnaires, ainsi que par la protection qui leur est assurée contre toute forme de pression ou d`intimidation, de menaces, outrages, injures ou attaques de quelque nature qu'elle soit, dont ils peuvent être l`objet à l'occasion de leur mission». Les missions de cet Organe sont définies dans l`article 203 de la Constitution qui précise que l`ONPLCC est chargé notamment «de proposer et de contribuer à animer une politique globale de prévention de la corruption, consacrant les principes de l`Etat de droit et reflétant l`intégrité, la transparence ainsi que la responsabilité dans la gestion des biens et des deniers publics». Au plan international, l`Algérie est l`un des premiers Etats signataires de la Convention des Nations unies contre la corruption, le 9 décembre 2003. Un instrument ratifié en vertu d`un décret présidentiel en date du 19 avril 2004.