Le président de la République a dépêché, hier, son conseiller Abdelhafid Allahoum au chevet de la famille du martyr Djamel Bensmaïl, assassiné, mercredi dernier, à Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou. Le président de la Commission nationale d'évaluation et d'indemnisation des sinistrés des feux de forêt a présenté à la famille du martyr les «condoléances les plus attristées» du président de la République, saluant la sagesse du père du défunt qui «a barré la route aux ennemis de l'Algérie qui tentent de semer la discorde entre les enfants de la patrie», soulignant que «ce sont là les qualités de l'Algérien authentique et libre». Le conseiller du président de la République a affirmé à la famille que «votre fils est mort en martyr. Son meurtre est inqualifiable», tout en les assurant que «l'âme de Djamel ne sera jamais compensée» appelant à «l'unification des rangs et à la sauvegarde de l'unité nationale, en barrant la route à ceux qui veulent du mal au peuple algérien, et à notre chère Algérie et cherchent à ternir son image et semer la discorde entre ses enfants». De son côté, le père du défunt a affirmé que sa position découle du sens patriotique inculqué par les Scouts musulmans algérien (SMA), ajoutant qu'il n'a fait que son devoir envers l'Algérie qui «est chère et au-dessus de tous». Il a en outre exprimé ses remerciements au président de la République. À l'occasion, l'ancien député à l'Assemblée populaire nationale a révélé que la famille du défunt recevra une somme d'un million de dinars, dans le cadre de l'allocation au profit des familles des martyrs, civils et militaires. Dans le même ordre d'idées, Abdelhafid Allahoum annoncera au père de Djamel Bensmaïl sur décision du président de la République, l'octroi du contrat du logement social que la famille occupe. Pour rappel, le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, avait décidé de surseoir au payement des arriérés de 8 mois de loyers. Sur un autre plan, le père du défunt, Noureddine Bensmaïl, a sollicité le conseiller du président de la République afin que la placette du centre de Khemis Miliana soit baptisée au nom de son fils assassiné. Place dans laquelle le regretté Djamel avait l'habitude de réaliser des tableaux de peinture en son nom. Une requête qui sera transmise à qui de droit, a assuré le président de la Commission nationale. De son côté, le frère de la victime a lancé un appel aux Algériens, notamment les internautes et utilisateurs des réseaux sociaux à respecter les sentiments de sa famille. Dans son appel, il a exhorté les internautes à ne plus relayer les vidéos choquantes du lynchage, de l'immolation, puis de la décapitation de son frère Djamel. Dans ses révélations, le frère a précisé que sa mère «n'est pas encore au courant de la manière dont laquelle a été assassiné son fils» d'où la nécessité «de lui épargner cela» avant de souligner que «les images choquantes du meurtre font énormément de mal à la famille». L'enquête préliminaire diligentée par les services compétents de la Sûreté nationale a permis à ce jour «l'arrestation au total de 61 suspects impliqués à différents degrés dans l'homicide, l'immolation et la mutilation d'un cadavre, la destruction de biens et la violation d'un siège de police». Parmi ces individus arrêtés figurent la femme qui appelait et incitait à décapiter la dépouille.