Plus jamais un drame comme celui de Tizi Ouzou! Les tragiques incendies qui frappent l'Algérie depuis plus d'une semaine semblent avoir provoqué un grand déclic chez les hautes autorités du pays. Elles ont décidé d'entamer une nouvelle étape dans la modernisation du corps de la Protection civile. Cela à travers l'acquisition de nouveaux équipements, notamment pour la lutte contre les feux de forêt. Les Canadairs réclamés par les spécialistes et l'opinion publique, depuis des décennies, viendront prochainement s'ajouter au parc de nos pompiers. Les pouvoirs publics sont entrés en négociation avec un constructeur russe de renommée mondiale pour l'acquisition de quatre de ces avions cracheurs de feu. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a confié ce dossier «sensible» au ministère de la Défense nationale. Cela après les difficultés de celui de l'Intérieur a pouvoir concrétiser ce projet décidé il y a déjà plusieurs mois par le chef de l'Etat. «Suite aux incendies ayant touché plusieurs régions du pays, et en exécution des instructions du président de la République, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale, de charger le ministère de la Défense nationale pour superviser l'opération d'acquisition d'avions spécialisés dans la lutte contre les incendies de forêt», souligne un communiqué du MDN. «Le ministère de la Défense nationale a, aussitôt, lancé les consultations nécessaires auprès des constructeurs de renommée mondiale, capables de concrétiser dans les meilleurs délais cette demande», ajoute la même source. Le MDN a donc jeté son dévolu sur des bombardiers d'eau amphibies multimissions (BE-200). Il s'agit d'avions de fabrication russe type Beriev-200 (BE-200), bimoteurs, ayant une capacité de 13 000 litres. Un choix stratégique qui s'explique, d'abord, par le fait que ces avions peuvent intervenir contre les incendies de forêt dans des conditions météorologiques «extrêmes et complexes», explique le MDN Ce qui correspond parfaitement à la réalité du terrain en Algérie. Car, la majorité des maquis se trouvent dans des zones montagneuses, très difficiles d'accès pour les autres types de Canadairs. Il leur faut des zones d'approche dégagées, avec un minimum de 2 km de long, 100 m de large et 2 m de profondeur. Ce qui ne correspond pas du tout à la description des zones en proie aux feux dans le pays. C'est, d'ailleurs, l'une des raisons qui était évoquée, depuis des années, pour justifier le fait que l'Algérie n'ait pas consenti de tels investissements. Le département de la Défense semble donc avoir trouvé la perle rare avec ces appareils à la technologie russe, qui peuvent évoluer depuis une base terrestre ou depuis un plan d'eau. Surtout qu'ils sont «multimissions». C'est-à-dire qu'en dehors de l'été et les feux de forêt, ils peuvent être utilisés à d'autres fins. En effet, les sites spécialisés dans l'aéronautique nous apprennent que les BE-200 servent dans «la surveillance des zones maritimes, la lutte contre les incendies de forêt, la protection de l'environnement et le transport de passagers ou de fret». Ce qui permet une rentabilité certaine de cet investissement qui va sauver des milliers de vies et d'hectares de forêts. «Ces bombardiers d'eau (BE-200) réputés à l'échelle internationale, ont fait leurs preuves lors de leur emploi contre les incendies qui ont touché plusieurs pays du monde et vont fortement soutenir les efforts de l'Etat dans la lutte contre les incendies avec l'efficacité et la rapidité requises», a tenu à rappeler le MDN. En effet, les Beriev-200 sont intervenus dans plusieurs pays dans le monde, à l'image de la Russie, du Portugal ou de la Grèce. Ils ont fait preuve d'une efficacité déconcertante, ce qui leur a permis d'obtenir, le 9 septembre 2010, le certificat de l'Agence européenne de la sécurité aérienne. Enfin donc une bonne nouvelle qui nous sort de cet été assombri pas les drames...