Le Calcio est éclaboussé par un nouveau scandale qui risque de reléguer la Juventus en Série B. Il est venu...ils sont tous là, il est passé...il est présent, disons que Lui est un présent au passé, que dans les verbes de l´analyse grammaticale, nous pouvons le conjuguer à l´indicatif du passé simple, qui n´existe pas...mais le personnage est connu de tous et par tous. Il fait parti du système (sistema), le système qui commande. Il a ses entrées et ses sorties, il dirige et contre-dirige, lui est: Luciano Moggi ce "nabab" de directeur-général de la Juventus, le club de la plus grande famille industrielle de Turin (Torino), le club le plus huppé et le plus riche, le club-enfant bien-aimé de feu Gianni Agnelli, le club des grandes stars du ballon, le club de Michel Platini et de "Zizou" Zineddine Zidane, le club aux "mille" médailles et aux "mille" victoires avec tous les trophées remportés: championnats italiens, coupes européennes, coupes des coupes. La Juventus qui a toujours été au centre de toutes les coupes du monde à travers ses grands joueurs, ces artistes du "dribbling" du ballon rond, de Roberto Baggio à Del Piero. C'est le dernier jour du championnat italien, nous sommes le dimanche 15 mai 2006, il est exactement 13 heures (12h en Algérie) et je me remémore les fastes prestigieux de ce qu´était ce grand club qui a tout gagné et rien perdu...C´était l´époque du football propre et sain, c´était les dimanches où les tifosis (supporters) allaient avec la rose sur le coeur et le sourire aux lèvres acclamer leurs idoles de la balle ronde, le temps où le stade était un lieu de convivialité, un lieu de et pour l´amitié des uns et des autres...Mais beaucoup d´années sont passées et beaucoup d´eau a coulé entre-temps. La Juventus est dans la bufera (bourrasque), un scandale des plus grands, après celui politique des années 1990 des mani pulite (mains propres), où toute une classe dirigeante était mise à l´index, puis jugée par les magistrats de Milan, voilà venir le moment de quatre procureurs, quatre titulaires de procuration juridique du ministère public à monter au créneau pour démêler les fils inextricables tissés par le "génial" Luciano Moggi. Turin, Parma, Rome et Napoli sont depuis plus d´une semaine sur le pied de guerre. Un cadre des plus inquiétants, elles sont 41 personnes et même plus, la liste n´est pas encore complète, à être poursuivies pour fraude, faux en bilans, délits à la concurrence avec violence et menaces, association à la délinquance, paris clandestins et tout le reste qui arrivera, j´en suis sûr, en temps opportun. Même le président-démissionnaire de la Fédération italienne du calcio Franco Carraro. Antonio Giraudo : administrateur délégué de la Juventus, des dirigeants de divers clubs des plus renommés, quelques "gros bonnets", de la Fédération de football. Paolo Bergamo et Pier Luigi Pairetto (ex-désignateurs d´arbitres), le président de l´Association italienne des arbitres, dix arbitres, 11 assistants d´arbitres, 1 journaliste de Raisport, le fils de Luciano Moggi, Alessandro Moggi (administrateur de la GEA) la société qui gère les grands joueurs italiens. Un général et un capitaine de la Garde des finances, deux policiers de la préfecture de Rome...en attendant la suite. Même...le célèbre Gigi Buffon, le gardien des buts de la Juventus et de l´équipe nationale est dans la bufera ; ce n´est plus une bourrasque...mais une grosse tempête au plus haut de l´échelle, de cette tempête qui détruit tout sur son passage en laissant de grands et gros dégâts. Buffon est impliqué dans deux enquêtes, celle de Parme et de Turin, pour avoir parié clandestinement de grandes sommes d´argent (on parle de 1 million d´euros) avec trois ex-compagnons de la Juve. Il risque son poste pour le Mondial, la peine est de 18 mois de suspension des activités footballistiques...Même Lippi, l´entraîneur de l´équipe nationale, est dans le viseur des enquêteurs et risque pour son fauteuil, bourré d´euros...son banc est suspendu entre ciel et terre avant que le Mondial ne commence. Il peut être éjecté à tout moment. Et Luciano Moggi...vous êtes en train de vous poser la question. Eh bien, Moggi Luciano est le "boss des boss", la personne qui tire les ficelles, ces ficelles "inextricables", dont il est le seul à connaître le secret, pour pouvoir les dénouer, une à une, fil par fil. Lui, le marionnettiste, le montreur de marionnettes qui manoeuvrait à son gré toutes ces figurines. On peut même aller plus loin et dire que ce sont même des hauts fonctionnaires du ministère qui sont dans ce jeu nommé...Luciano Moggi. La suite immédiate, ce fut cette victoire de la Juventus, dimanche après-midi face à la Reggina, ce qui lui a permis de remporter le 29e titre de champion d'Italie de son histoire. La Juve n'avait besoin que d´un point, elle a fait mieux. Cependant sa joie pourrait être de courte durée. La Juventus pourrait être déclassée et nous pourrons la suivre en série B.