Evènement capital dans l'Histoire de la jeune Révolution algérienne, le congrès de la Soummam à Ifri Ouzellaguen dans la Wilaya III historique, par les participants qu'il a réunis, les textes qu'il a rédigés, les décisions qu'il a prises et les répercussions politico-militaires qu'il a eues, a jeté les bases d'un futur Etat démocratique et uni. Lors de ce rendez-vous, les congressistes avaient insisté sur «une vision consensuelle et patriotique au service de l'unité et la consolidation de la souveraineté nationales». Une unité nationale placée au-dessus de toute autre considération. Une unité nationale sacrée, comme le rappelait le président de la République Abdelmadjid Tebboune dans son dernier message. Une union matérialisée par l'élan de solidarité dont ont fait preuve tous les citoyens qui étaient de tout coeur avec les habitants de Tizi Ouzou et de Béjaïa, lors des derniers incendies ayant ravagé le pays. Une unité nationale vénérée par Abane Ramdane, l'architecte du congrès de la Soummam. Une union et souveraineté nationales mises, ces derniers temps, à rude épreuve par les ennemis, de l'intérieur comme de l'extérieur, de l'Algérie. Dans son discours, à l'occasion de la célébration du double anniversaire de l'offensive du Nord-Constantinois et du congrès de la Soummam (20 Août 1955-1956),le général de corps d'armée Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'ANP, a appelé à plus de vigilance et de prudence pour déjouer tous les plans ignobles ourdis contre l'Algérie, soulignant que les incendies qui ont éclaté récemment dans plusieurs régions du pays «ne sont qu'un petit échantillon de cette conspiration globale et intégrée». Aussi, il appartient à tout un chacun de s'inspirer de nos vaillants martyrs de la révolution qui ont mis de côté leurs divergences pour se mettre au service de l'Algérie. «En 1956, les martyrs Larbi Ben M'hidi et Abane Ramdane avaient demandé aux jeunes Algériens de faire abstraction de leur appartenance partisane étroite et à s'unir sous la bannière du Front de Libération nationale et de l'Armée de Libération nationale (ALN) et c'est ainsi que l'Algérie a arraché son indépendance grâce à l'aide de Dieu et à la lutte, voire aux sacrifices des moudjahidine toutes wilayas confondues», a rappelé l'ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi. «Si Ben M'hidi et Abane étaient toujours vivants ils auraient demandé à nos jeunes aujourd'hui de renoncer à leurs appartenances régionales étroites, à consacrer l'unité nationale et à bannir toute forme d'exclusion ou d'extrémisme, avec pour seul objectif servir et préserver l'Algérie et protéger ses enfants», a-t-il ajouté. En effet, les moudjahidine avaient renoncé à leurs différences pour un idéal républicain. Un idéal prôné par Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi, entre autres. Deux hommes, une même vision, un objectif. Deux figures emblématiques de la Guerre de Libération nationale. Deux sources d'inspiration pour les nouvelles générations. Deux martyrs. Deux hommes dévorés par la Révolution. Deux «icônes légendaires» de «l'idéal républicain» tant rêvé par les martyrs et par le peuple. Deux hommes qui ne vivaient que pour la révolution. Deux héros de la «Guerre d'indépendance» et «architectes de la Révolution». Certes, Larbi Ben M'hidi avait présidé le congrès de la Soummam, mais les tractations et la démarche générale étaient plutôt l'oeuvre d'Abane Ramdane, qui avait associé de nombreux «intellectuels». Un congrès ayant consacré l'unité du peuple et l'unité territoriale de l'Algérie, a estimé le professeur d'histoire à l'université d'Alger, Mohamed Lahcen Zeghidi. Leur idéal était d'unifier l'Algérie. Un idéal exprimé par Abane Ramdane, en 1949, une année qui a connu l'éclatement de ce qu'on appelle «la crise berbériste», lorsqu'il a affirmé ne s'intéresser qu'à la lutte armée pour l'indépendance, «le reste ne pouvant diviser les rangs du peuple musulman algérien uni». Deux hommes issus de différents horizons, mais avec une même conception de la lutte dans ses aspects politique et militaire. Les mêmes priorités. La même ferveur de l'unité patriotique du peuple algérien. Une entente socle de la réussite du congrès de la Soummam. La même vénération pour l'unité nationale. «Tout ce qui lui importait était l'unité nationale», disait Yves Courrière au sujet de Abane Ramdane qui soulignait que «la libération de l'Algérie sera l'oeuvre de tous les Algériens, et non pas celle d'une fraction du peuple algérien quelle que soit son importance». Des exemples à méditer.