Les représentants algériens du para-athlétisme aux Jeux paralympiques de Tokyo ont terminé la compétition, en remportant 12 médailles (4 or, 4 argent et 4 bronze) dans cette 16e édition, du plus grand rassemblement des athlètes paralympiens. Ce qui veut dire que nos athlètes handisport sont bien plus performants que les sportifs valides qui sont revenus de Tokyo, cette année, avec zéro médaille. L'Algérie a été présente dans 5 disciplines avec 27 athlètes, dont 10 filles, en athlétisme (21 athlètes), judo (3) et powerlifting (3), en plus des 2 sélections de goalball messieurs (6 joueurs) et handibasket, masculin et féminin, (12 éléments pour chaque équipe). L'Algérie termine ainsi avec 4 médailles d'or, soit le même nombre de médailles que les 3 dernières éditions (Pékin 2008, Londres 2012 et Rio 2016). Au nombre total des médailles, lors de ces 16es Jeux paralympiques-2020, les athlètes algériens n'ont pu enregistrer que 12 médailles, soit la 4ème plus mauvaise récolte, depuis le début de notre participation à ces Jeux paralympiques à Barcelone, en 1992. Le handisport algérien a été au rendez-vous pour la 7e fois consécutive de son histoire, mais il n'a pas pu rééditer la moisson de la précédente édition en 2016 à Rio (16 médailles: 4 or, 5 argent et 7 bronze). D'ailleurs, il a été bien loin des 19 médailles remportés à Londres en 2012 (4 or, 6 argent et 9 en bronze). Bien que cette fois-ci, les jeux paralympiques se soient déroulés dans des conditions, bien particulières, avec la présence du coronavirus. Au début des jeux, le 24 août dernier les cas de Covid-19 dans l'Archipel, ont atteint près de 24 000 cas, au niveau national. Face à cette nouvelle vague d'infections qui touche le pays depuis juin, l'état d'urgence en vigueur depuis juillet, dans une partie du Japon a été étendu à 13 départements, dont Tokyo, et prolongé jusqu'au 12 septembre en cours. Sur les terrains des compétitions, la première médaille d'or algérienne a été remportée par l'athlète de judo handisport, Abdelaoui Cherine, qui est devenue Championne paralympique, en battant en finale de la catégorie des -52kg, la Canadienne, Gagne Priscilla, avant la limite (Ippon). Déjà médaillée de bronze des derniers jeux à Rio en 2016, pour ses premiers Jeux paralympiques, Cherine a prouvé au pays nippon, sa progression en dominant la catégorie des -52kg, devant des adversaires, préparés dans de meilleures conditions et mieux lotis en moyens. Déterminée, Abdelaoui Cherine a confirmé tout son talent et son abnégation, face à la Canadienne, Gagne Priscilla, 2e mondiale, quelle a battue à 1:45 de fin du combat, par ippon, offrant la première médaille à l'Algérie. La deuxième médaille d'or a été remportée par le sprinteur, Athmani Skander-Djamil, qui s'est adjugé le titre paralympique du 400m, en remportant la finale en 46.70, avec à la clé un nouveau record du monde de l'épreuve (l'ancien était détenu par le Marocain, Mohamed Amguoun 46.92, depuis juillet 2017 à Londres). De son côté, l'athlète du lancer, Safia Djelal (F57) s'est adjugé le titre suprême, grâce à son second essai à 11.29m, un nouveau record de la classe (l'ancien était détenu depuis mars 2018 par la Mexicaine, Ortiz Hernandez Marie 11.16m). Pour sa part, Asmahane Boudjadar s'est adjugé la médaille d'or du lancer de poids (F33), avec 7.10 m. Ce jet réalisé à 2 reprises, aux 1er et 4e essai, sur les 6 réglementaires, constitue un nouveau record paralympique qu'elle détenait depuis la précédente édition à Rio, au Brésil, en 2016 et mesuré à l'époque à 5.72 m. Concernant les médailles d'argent, Nassima Saifi a remporté celle du lancer de poids (F56/57) avec son meilleur jet à 30.81, ce qui lui a permis de décrocher l'argent, derrière l'Ouzbek, Khamdamova (31.46), médaillée d'or, et devant la Brésilienne, Da Silva (30.49), médaillée de bronze. Athmani Skander-Djamil s'est aussi adjugé la médaille d'argent du 100m (T13) en courant l'épreuve en 10.54, derrière le triple Champion paralympique, l'Irlandais Jason Smyth, vainqueur en 10.53 et devant le Colombien, Mina Aponza Jean Carlos, médaillé de bronze en 10.64. Les deux dernières médailles en argent sont l'oeuvre de Abdelkrim Krai au 1500m (T38) et Kamel Kardjena au lancer du poids (F33). Krai a parcouru le 1500 m (T38), en 4:03.07, avec à la clé un nouveau record d'Afrique de la spécialité. L'athlète algérien a été devancé par le Canadien, Nate Reich (3:58.92) médaillé d'or. Le New-Zélandais, Kenzie Deon (4:03.76), a complété le podium. Au lancer du poids (F33), l'Algérien, Kamel Kardjena, a décroché la médaille d'argent, après avoir terminé le concours à la seconde place, avec un jet mesuré à 11.34 m. Enfin, pour les médailles de bronze, le para-powerlifting, Hocine Bettir, a remporté sa médaille de bronze, en se classant en 3e position de la catégorie des -65kg. Pour réussir sa médaille, Hocine Bettir a soulevé la charge de 192kg à son second essai, après avoir soulevé 187kg au premier. De son côté, Mounia Gasmi s'est adjugé aussi la médaille de la même couleur du concours de Club (massue/F32). Gasmi, âgée de 31 ans, a assuré sa 3e place à son 5e et avant- dernier essai, à 23.29m (son meilleur jet), alors qu'elle en avait mordu les quatre premiers. Son compatriote, Ferhah Walid, a remporté la 3e médaille au lancer de Club (F32) avec un jet à 35.34m. Enfin, la dernière médaille en bronze pour l'Algérie a été remportée par Lynda Hamri en saut en hauteur (T12) grâce à son premier saut à 5.33m, sa meilleure performance de l'année. Avec ces résultats, nos athlètes handisport doivent être bien récompensées, voire mieux que les sportifs valides, car ils le méritent, compte tenu des efforts et surtout des sacrifices qu'ils ont consentis pour parvenir à honorer les couleurs nationales.