Pendant de longues années, il a ébloui la jeunesse du monde entier et fait rêver des générations successives avec des prouesses et un humour ravageur. L'acteur Jean-Paul Belmondo, est décédé, hier, en son domicile à Paris, à l'âge de 88 ans. Monstre sacré du cinéma français, il a marqué de son empreinte la page glorieuse du septième art, excellant dans pas moins de 80 films, avec des rôles chaque fois inoubliables. Qui ne se souvient du jeune premier dans les films de Jean-Luc Godard, «A bout de souffle» et «Pierrot le fou», de son partenariat sarcastique avec Bourvil et David Niven dans «Le cerveau», de son étincelant duo avec Jean Gabin dans «Un singe en hiver» ou encore de «L'homme de Rio» dans lequel il survolait Venise, pendu à un hélicoptère? Connu pour adorer faire lui-même les cascades, casse-cou héroïque et éternel jouvenceau, il a souvent défrayé les chroniques, indifférent à tout ce qui pouvait le cataloguer comme un indécrottable provocateur alors qu'il n'hésitait jamais à montrer d'autres facettes de son personnage, derrière le rideau de la renommée. «Il s'est éteint tranquillement» a indiqué son avocat qui a confirmé que l'acteur «était très fatigué depuis quelque temps». Bébel, comme on le surnommait toujours, s'en est allé en cette période cruelle de pandémie mais on se souviendra longtemps de son sourire narquois et un rien provocateur ainsi que de son inaltérable bonne humeur, à peine effleurée par la rivalité tempétueuse qui existait entre lui et Alain Delon, sur les tournages comme hors-champ. A la cérémonie des Césars, en 2017, il a eu droit à une légitime standing ovation pour l'ensemble de sa carrière et pour un parcours aussi exceptionnel. Jean-Paul Belmondo, le Magnifique (titre d'un de ses films) s'en est allé mais, dans toutes les salles obscures du monde entier, sa silhouette reconnaissable entre mille, restera éternellement présente, avec l'émotion et le rire qui l'ont marqué à jamais.