La santé économique du pays est déterminée par le niveau du baril de pétrole. Une situation qui s'est muée en postulat. Et cela ne pourra être autrement tant que la diversification de son économie demeurera au stade de la théorie. L'or noir c'est son oxygène. Plus son prix est élevé plus l'Algérie est sur un nuage. Et c'est en ce moment qu'il est devenu indispensable. La raison est toute simple: l'Algérie vient d'actionner son Plan de relance économique. Il a été présenté, lundi dernier, par le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, aux élus du palais Zighoud Youcef. Un des plans les plus ambitieux que le pays ait connus depuis des décennies, si ce n'est depuis l'accession à son indépendance. Il brasse très large. Il est question de bonne gouvernance, de transition énergétique pour s'affranchir de son pétrole, de promouvoir les micros, petites et moyennes entreprises, de l'économie verte, celle de la connaissance, de booster les secteurs de l'agriculture, de la pêche, des exportations hors hydrocarbures, de la production nationale... Une véritable «révolution économique» est engagée. Elle aura un poids à supporter qui est d'ordre financier. Et comme les revenus pétroliers constituent l'essentiel des finances du pays, c'est donc tout à fait naturellement, qu'aujourd'hui, plus que jamais, les regards sont focalisés sur le marché de l'or noir. Les nouvelles font état d'une conjoncture plutôt favorable. Hier, vers 13h00, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre valait 73, 85 dollars, soit 34 cents de plus que la séance précédente. Que représente un tel niveau de prix pour l'Algérie? C'est, avant tout, plus de 33 dollars au-dessus de celui qui a servi au calcul pour la loi de finances et qui sera probablement reconduit pour 2022. Un baril de pétrole à ce niveau de prix, c'est surtout des revenus en devises sonnantes et trébuchantes assurées dont la hausse doit être significative cette année par rapport à l'an dernier. «Le volume global des exportations d'hydrocarbures a atteint 82,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP) en 2020 pour une valeur de 20 milliards de dollars (16,54 milliards d'euros), soit des baisses respectives de 11% et de 40% par rapport à 2019», avait fait constater le ministère de l'Energie. Une situation qui devrait nettement s'améliorer. Le compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, table sur une recette se situant entre 30 et 33 milliards de dollars pour l'année 2021, a affirmé, le 31 août, à Oran, son président-directeur général. «Pour l'année 2021, nous tablons sur une recette de 30 à 33 milliards de dollars, en fonction de l'évolution du marché pétrolier», a estimé Toufik Hekkar, en marge d'une visite de travail à la raffinerie d'Arzew (est d'Oran). Soit quelque 10 milliards de dollars de plus que l'an dernier. Il faut savoir que cette conjoncture favorable du secteur pétro-gazier, la bonne tenue des cours de l'or noir, notamment a permis à l'Algérie d'enregistrer quelques performances. La croissance, le Produit intérieur brut, a réalisé un bond de 2,3% sur un an, selon des chiffres rendus publics par l'Office national des statistiques. Une performance remarquable, sachant que le PIB a baissé à -4,9%, l'année dernière. Les réserves de change ont repris une tendance haussière durant le mois de mai 2021, pour la première fois, depuis le début de leur descente aux enfers à la fin de l'année 2013. Autre fait remarquable: le déficit de la balance commerciale de l'Algérie a enregistré une baisse considérable de 87,89%, durant les huit premiers mois de l'année 2021, passant à moins 926 millions de dollars à fin août 2021, contre moins 7,6 milliards de dollars à fin août 2020, a indiqué, le 7 septembre, le ministère des Finances dans un communiqué. Un assainissement de l'écosystème économique qui était indispensable à la mise en oeuvre du Plan de relance. Avec un appui de taille: la bénédiction d'un baril de plus de 73 dollars.