Un baril de 33 dollars de plus que celui du prix qui a servi de base de calcul de sa loi de finances: l'Algérie n'a probablement pas rêvé pareil scénario. C'est pourtant le cas, ce qui ne pouvait que se répercuter positivement sur les «fondamentaux» de l'économie nationale qui a pour caractéristique d'être portée à bout de bras par un secteur pétro-gazier qui lui assure la quasi-totalité de ses revenus en devises. Le déficit commercial et la facture des importations sont en nette baisse. Les exportations, celles des hydrocarbures notamment, ont enregistré un bond significatif durant les cinq premiers mois de l'année 2021. La performance, la note complète est à mettre cependant sur le compte des réserves de change qui, pour la première fois depuis leur détérioration, se situaient à plus de 193 milliards de dollars à la fin de l'année 2013 avant de se retrouver autour des 44 milliards de dollars actuellement, ont repris une tendance haussière durant le mois de mai 2021. De ce fait, l'année 2021 devrait connaître un retour progressif de l'activité économique en Algérie à des niveaux permettant le «rattrapage» des pertes subies en 2020 et une atténuation des déséquilibres des comptes de l'Etat, souligne un communiqué des services du grand argentier du pays, Aymen Benabderrahmane. Une projection qui ne relève pas d'une simple vue de l'esprit, vu l'état de grâce où se trouvent les cours de l'or noir. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien se négociait à 73,48 dollars, hier, à 15h00, soit 79 cents de plus que lors de sa dernière séance. Une courbe ascendante qui continue d'être soutenue par les perspectives d'une hausse notoire de la demande mondiale. L'Organisation des pays producteurs de pétrole table, en effet, sur une accélération de la demande mondiale de l'or noir pour le second semestre de l'année 2021. «La reprise de la croissance économique mondiale et donc de la demande pétrolière, devrait s'accélérer au deuxième semestre», note l'Opep dans son rapport mensuel. La demande mondiale doit connaître un rebond de 6 millions de barils par jour de la demande mondiale, pour atteindre 96,58 millions de barils par jour. Une estimation que confirme l'Agence internationale de l'énergie. «D'ici la fin de 2022, la demande devrait surpasser les niveaux d'avant la Covid-19», affirme l'AIE. Après un déclin record de 8,6 millions de barils en 2020, la demande mondiale devrait rebondir de 5,4 mb/j cette année puis de 3,1 mb/j l'an prochain, pour s'établir à 99,5 mb/j en moyenne, signale le bras armé énergétique des pays développés, gros consommateurs d'or noir.