La détermination de l'Etat à récupérer l'argent détourné et placé à l'étranger demeure intact. Le Premier ministre a exprimé une conviction profonde quant à l'intention de l'exécutif de ne céder «sur aucun dinar volé ou détourné, ni aucune parcelle de terrain pillé ou détourné de sa vocation», a affirmé Aïmene Benabderrahmane lors de sa réponse aux interpellations des députés, sur le Plan d'action du gouvernement. Il va de soi que les élus de la nation ont particulièrement insisté sur l'expression «à l'amiable» contenue dans le document du gouvernement au chapitre de la récupération de l'argent détourné et transféré illégalement à l'extérieur du pays. L'idée d'une probable négociation avec les hommes d'affaires, actuellement incarcérés, a été purement et simplement exclue par le Premier ministre. Entendre donc que les Haddad et consorts resteront en prison et accompliront leur peine. Le concept «A l'amiable», précise le Premier ministre, s'adresse aux sociétés étrangères impliquées dans des opérations de corruption. Sachant qu'elles ont tiré des bénéfices indus des transactions effectuées en Algérie, il s'agira de négocier au mieux le rapatriement des fonds détournés dans le cadre de leur business, lié à des faits de corruption. Benabderrahmane n'exclut pas le succès de la démarche, en ce sens que l'Algérie n'est pas le premier pays à y recourir. Ce mécanisme «s'est avéré efficace dans de nombreux pays et considéré comme une pratique idéale et efficiente dans la lutte contre la corruption», a soutenu le Premier ministre. Cette démarche sera, bien entendu, associée à «une approche globale concernant ce dossier» Cela se traduira par «la mise en place de mécanismes de coordination de haut niveau, outre le lancement d'une série de procédures avec les pays vers lesquels les fonds pillés ont été détournés». Concernant ce qui est déjà en marche, le chef de l'Exécutif a révélé que «des mécanismes et des initiatives de coopération ont été activés». Ainsi, des «organisations internationales spécialisées afin de suivre la traçabilité de ces biens, les localiser et échanger des informations à leur sujet», ont été approchées par les autorités du pays. On aura donc saisi que le gouvernement n'a aucune intention de baisser les bras, pour récupérer les fonds détournés, mais demeurera toujours dans les clous de la légalité. A ce jour donc, il n'existe pas dans l'escarcelle de l'Exécutif une quelconque idée «originale» à travers laquelle, il récupérerait l'argent planqué à l'étranger. Les autorités centrales s'en tiennent à «l'activation des outils juridiques disponibles dans le cadre des accords internationaux bilatéraux et multilatéraux, notamment la Convention des Nations unies contre la corruption», a noté le Premier ministre. C'est la position exprimée par l'Etat algérien.