Harraoubia estime que d'ici 2009, l'université comptera plus de 50 000 enseignants. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, tente pour la énième fois de désamorcer la bombe qui mine son département. Ainsi, au bout de la deuxième semaine du mouvement de grève enclenché par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), M.Harraoubia appelle les représentants des enseignants à la table du dialogue. La rencontre se déroulera aujourd'hui au ministère de tutelle, sis à Ben Aknoun. «Les portes du ministère sont ouvertes au dialogue», a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique hier lors de son passage sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale. «J'espère qu'ensemble nous arriverons à trouver un terrain d'entente pour sauver les intérêts des étudiants. Et je souhaite par là même qu'on traite les problèmes des enseignants d'une façon sereine», a ajouté M.Harraoubia. Ce dernier a, tout au long de son intervention, essayé d'atténuer tant bien que mal, le malaise dans lequel se retrouve l'université. Et d'aucuns n'ignorent que la grève observée par le Cnes depuis maintenant deux semaines, n'est en fait qu'une expression de cette situation délicate. Les enseignants, à travers ce mouvement de protestation dénoncent, notamment, l'absence de la démocratisation dans la gestion de l'université. Le ministre de la tutelle a dans ce sens souligné ne pas pouvoir s'immiscer dans la gestion des affaires internes de l'université. Néanmoins, il a précisé que «le nombre des représentants des enseignants au conseil d'administration est supérieur à celui des représentants de l'administration». Cependant, les enseignants grévistes demandent à ce que les responsables principaux de l'université, les directeurs et les doyens, soient élus par les enseignants pour permettre ainsi de «gérer les affaires de l'université en toute transparence». Au sujet des augmentations de salaires, un autre point soulevé par le Conseil national des enseignants du supérieur, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a préféré se référer aux discours du président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika. «Le chef de l'Etat a, dans les discours prononcés à Boumerdès et à Sidi Bel Abbès, insisté sur la nécessité d'améliorer la situation des enseignants universitaires en leur garantissant un cadre de travail meilleur», a déclaré Rachid Harraoubia. Concernant le manque d'encadrement dont souffre l'université algérienne, le ministre de l'Enseignement supérieur a précisé que son département déploie tous les efforts nécessaires à cet effet. C'est ainsi qu'il a indiqué que d'ici 2009, l'université comptera plus de 50.000 enseignants. Pour le moment, on dénombre uniquement 27.000 enseignants, dont 5000 sont de rang magistral. Rachid Harraoubia a tenu à rappeler à l'occasion les réformes introduites dans son secteur il y a de cela deux années. «Dans les réformes, nous donnons un détachement de trois ans au profit des étudiants préparant leur thèse de magistère. Cela tout en gardant leurs salaires qui leur seront versés sous forme de bourse dont le montant oscille entre 600 et 800 euros», a-t-il précisé. Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, a souligné enfin que, en vue d'améliorer leur niveau et réactualiser leurs connaissances, son département envoie chaque année 600 enseignants à l'étranger.